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1697014/03/1998CIVAUX

LA CGT – CIVAUX BIEN ARMÉE

Devenu le premier syndicat à la centrale nucléaire de Civaux (42,83 % des voix tous collèges confondus), la CGT est prête à négocier la réduction du temps de travail

Lors des élections professionnelles du 20 novembre dernier, la CGT a fait un bond en avant de 8 %, obtenant 43 % des voix, tous collèges confondus. Ce résultat nous a heureusement surpris : la direction avait adopté, en effet, une politique de recrutement qui n’était pas favorable à la CGT (mutations de personnels venant d’unités EDF, favorables aux syndicats « réformistes »). Récompensés de notre travail, nous allons pouvoir négocier en bonne position le problème des emplois statutaires, dans le cadre de la réduction du temps de travail, expliquent Christian Diot, secrétaire de la section GNC (encadrement) et Christophe Laloup, secrétaire de la section CGT ouvrier-employés-techniciens à la centrale.

La priorité, pour la CGT, ce sont les emplois statutaires, la réduction du temps de travail et les salaires, tout étant lié. « Nous pensons qu’à Civaux, la centrale nucléaire la plus puissante d’Europe, EDF peut financer une réduction du temps de travail substantielle, sans perte de salaire et en créant les emplois nécessaires. Les gains de productivité sont confortables à EDF : les gouvernements successifs pompent dans les profits de l’entreprise depuis longtemps ! », déclare M. Laloup.

Un “devoir de solidarité”

La CGT estime aussi que les possibilités de développer le marché de l'électricité, sont importantes. « Nous sommes très loin de satisfaire aux besoins de la population : 15 % des foyers n’ont toujours pas de réfrigérateur ! L’éclairage et le chauffage ne devraient-ils pas être un droit ? A la faveur du mouvement des chômeurs, on a découvert que des familles ne se chauffaient plus par manque de ressources ! Une entreprise publique a un devoir de solidarité envers les plus faibles : la CGT a proposé que le 1 % destiné à dédommager les producteurs d’électricité nationalisés il y a plus de cinquante ans (il en reste très peu), soit transformé en fonds de solidarité. Aucun gouvernement ne nous a entendus...

« Vus les résultats de l’entreprise, les salaires doivent être maintenus dans le cadre des 35 heures. Et qu’on ne nous parle pas de flexibilité ! Depuis 1946, les agents EDF maintiennent en bon état de marche le service public 24 heures sur 24…

A la centrale de Civaux, il existe deux populations EDF : ceux qui font 38 heures et ceux du « service continu », qui en font 35 (exploitants et gardiennage) payés 38 sur des cycles de sept semaines. La CGT propose de passer tout le monde à 35 heures et le service continu à 32 heures.

Embaucher des chômeurs

« Actuellement, l’effectif du service normal devrait être de 484 personnes et celui du service continu de 202. Or la direction propose 423 et 179… Pour la CGT, il manque 82 emplois avant de passer aux 35 heures. Dans le cadre de ces 35 heures, le service continu devrait avoir un effectif de 221 personnes et le service normal de 523, sur une base de 25.386 heures par semaine. L’embauche devrait donc être de 142 agents dans le cadre de la loi Aubry. Ces embauches devraient revenir à des chômeurs et, notamment, aux membres sans travail des familles des agents EDF, afin de pérenniser l’esprit service public », estime la CGT.

« La direction propose, elle, un passage à 32 heures avec baisse du salaire brut de 3 % et l’embauche de 60 personnes (50 de l’extérieur et 10 en redéploiement interne, venant de centrales qui ferment). La CGT n’est pas d'accord : à charge de travail identique, il y aurait une baisse de 1.155 heures hebdomadaires, soit l’équivalent de 36 postes sans augmentation de la masse salariale. Nous irons négocier, en avril, porteur d’un projet volontariste : créer des emplois statutaires et diminuer le temps de travail, sans réduction du pouvoir d’achat. Le développement local en dépend, lui aussi... ».

Quant à la politique énergétique nationale, la CGT - Civaux pense qu’il faut « engager dès maintenant une nouvelle tranche nucléaire de 1.450 mégawatts. Alors que Creys ferme, qu’on ne veut pas construire Le Carnet (Nantes) et qu’on va réduire l’activité des centrales classiques, alors qu’avant dix ans, il faudra fermer Tricastin, Gravelines et Dampierre, EDF et le gouvernement ne doivent pas temporiser. A côté du modèle technologique, EDF doit participer à la construction d’un vrai modèle social pour affronter le troisième millénaire ».

Jean-Luc Reymond

• Si EDF emploie un peu moins de 600 personnes à la centrale, le chantier qui se poursuit sur la tranche 2, fait encore travailler en ce moment 1.200 salariés environ. Une grosse baisse de ce dernier effectif devrait se produire après les vacances d’été. La phase électro-mécanique s’achèvera pour laisser commencer les essais.

Photo : La centrale a repris ses essais pour une « mise en service industrielle », début juin

 

 

le 29/09/2025 à 16:02

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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