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« Touchez-pas à nos acquis ! ». C’est le leitmotiv qu’avançait jeudi une partie des salariés de la Saft Poitiers, réunis devant leur entreprise, en même temps que leurs collègues des autres sites en France. Cette action nationale et unitaire à l’appel des syndicats CGT, CFDT, CGC et FO visait à protester contre un projet de réorganisation du travail à l’intérieur du groupe.

Thierry Fleury, délégué CGT, l’expliquait le matin, pour l’intersyndicale de l’établissement de Poitiers, alors qu’une délégation devait être reçue au siège d’Alcatel-Alsthom (dont dépend la filiale Saft) pour déposer une motion.

Celle-ci évoque les attaques aux dispositions qui régissent depuis fort longtemps la vie sociale dans les établissements du groupe « en dénonçant tous les accords et usages en vigueur, tant au niveau central, qu’au niveau des établissements et en introduisant davantage de flexibilité ».

Pour les salariés de Saft, « c’est une attaque sans précédent des statuts du personnel » liée à l’organisation nouvelle à « la japonaise » projetée par la direction générale.

Cela induirait perte de pouvoir d’achat par la mise en place d’une politique salariale « à la tête du client », expliquent aussi les salariés, et dégradation des conditions de vie et de travail avec l’introduction d’horaires « non compatibles avec les exigences de vie sociale et familiale ».

Salariés et syndicats CGT, CFDT, FO et CGC revendiquent donc une augmentation générale des salaires de 3 % avec un talon de 300 F pour 1998 pour toutes les catégories de personnels, la réduction du temps de travail à 35 heures sans perte de salaire, avec embauche correspondante.

C'est à propos de ce dernier point que vendredi prochain 27 mars, un bureau d’embauche CGT sera ouvert devant l’entreprise poitevine pour recenser les demandes d’emplois des sans-travail.

Pascal Chaumet, responsable des métaux CGT pour la Vienne, soulignait aussi jeudi qu’on s’acheminait vers une action d’envergure dans le département en raison d’atteintes du même genre dans plusieurs établissements locaux.

Photo : Débrayage sur le site poitevin de la Saft