« Retour

0169122/06/1931POITIERS

LA BOURSE DU TRAVAIL - HISTORIQUE

Créée en 1898 elle dut longtemps se contenter de locaux insuffisants.

Qu’est qu’une Bourse du Travail ? Larousse nous donne de cette expression la définition suivante :
« Elle constitue, pour les associations ouvrières, un lieu de réunion commun où les divers syndicats centralisent leurs cours professionnels, leurs bibliothèques, leurs ateliers d’apprentissage et aussi leurs services de renseignements et de placement ». Voilà qui est clair.

Il y avait déjà en France cinquante-et-une Bourses du Travail groupant neuf-cent-quarante-sept syndicat, lorsque fut créée celle de Poitiers, au mois de décembre 1898. Depuis longtemps le projet était « dans l’air », mais le manque de local empêchait d’y donner suite. C’est seulement en février 1898 que le Conseil Municipal de Poitiers mettait à disposition des syndicats un immeuble et une subvention de 1.500 francs. Dix mois plus tard naissait la Bourse du Travail.

Les cours organisés furent longtemps théoriques. Nommé en 1908 au poste de secrétaire général en remplacement de M. Limousin, décédé, M. Eugène Audinet s’efforça d’ajouter à l’enseignement théorique jusqu’alors seul donné, l’enseignement pratique indispensable. Il forma donc à cet effet, d’accord avec le Comité général, une demande de subvention qui fut adressée au ministère du commerce et de l’industrie. Elle fut favorablement accueillie et une somme de 1.400 francs mise par l’État à disposition de la Bourse du Travail de Poitiers. On acheta du matériel et, grâce à l’appui de la Municipalité, on put faire construire des ateliers pour la mécanique, la serrurerie, la menuiserie et la peinture. Un an plus tard pour créer le cours de typographie il fallut couper la salle de réunion en deux. Déjà les locaux s’avèrent insuffisant et on ne peut plus réunir les gros syndicats à la Bourse du Travail. Peu à peu toutefois le matériel se complète et en 1914 la Bourse participait à l’exposition de Lyon. Une médaille de bronze lui était accordée pour les divers travaux qu’elle avait exposés.

La guerre. Activement le secrétaire de la Bourse du Travail s’occupe du placement des quelques hommes restaient dans leurs foyers et surtout des femmes. Elle obtient de l’intendance, pour celles-ci, des travaux de couture à exécuter.

Cependant elle n’oubliait point ses cours professionnels, interrompus par la guerre. En septembre 1915 elle crée un cours de sténo-dactylo dont le succès ne s’est jamais démenti. Dès l’origine il fallait créer quatre cours par semaine, ayant chacun une vingtaine d’élèves. Plus tard, reprennent les cours d’imprimerie, typographie et serrurerie.

Des syndicats nouveaux sont créés : syndicat des poudres en 1916 ; syndicat des cheminots en 1917 ; syndicat des employés de commerce, puis des ouvriers agricoles de Lusignan, puis du gaz-électricité en 1918.

L’après-guerre s’annonça d’abord sous de mauvais auspices : en 1920 fut supprimée la subvention de 1.500 francs allouée par la ville et qui permettait de faire face aux besoins administratifs. L’œuvre allait-elle périr ? Les efforts de vingt années allaient-ils être réduits à néant ? Il n’en fut rien et la Bourse du Travail sortit victorieuse de cette passe difficile. Elle continua, très à l’étroit, de donner des cours et ses réunions dans les locaux de la rue du Doyenné. Depuis l’an passé elle est maintenant bien installée à la Maison du Peuple, dans des locaux vastes, propre, clairs. Des crédits lui manquent encore pour lui permettre d’avoir le matériel moderne indispensable à ses cours. Souhaitons que la visite des chefs de l’enseignement technique, lors de son inauguration qui coïncidera avec celle de la Maison du Peuple, attirera sur elle l’attention des pouvoirs publics et souhaitons qu’ils lui accordent les crédits dont elle a besoin pour la continuation de son œuvre si utile.

 

 

le 13/06/2020 à 13:50

Source : L'Avenir de la Vienne

locaux, maison du peuple

« Retour

Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org

Site UD 86 - Espace militants - Espace formation