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1699130/03/1998CHAUVIGNY

CGT : “LE TEMPS DE VIVRE”

L’Union locale CGT a réuni plus de quarante syndicalistes en congrès vendredi : “Pas question de se laisser imposer les 35 heures sans débat préalable dans les entreprises…”

L’Union locale CGT tient congrès tous les trois ans. Vendredi, les syndicalistes des principales entreprises des cantons de Saint-Savin et de Chauvigny (Apilco, Aubade, Tartarin, Stoc, maison de retraite, communaux, collège, Crédit Agricole, etc.) se sont retrouvés salle Jean-Arnault. Ils ont parlé réduction du temps de travail et mode d’application de la prochaine loi sur les 35 heures hebdomadaires.

« La discussion sur les 35 heures a été claire : Est-ce qu’on laisse faire et c’est au patron de l’appliquer ? Ou est-ce qu’on précède en mettant l'accent sur la création d’emplois et le maintien des salaires ? Les salariés sont très concernés. Cette loi va tout faire bouger et nous à la CGT, on veut vivre cette loi, pas la subir. Lorsque le texte sera voté, chaque entreprise devra discuter : Pas question d’en faire une loi de Robien bis », a argumenté Francis Guionnet, secrétaire de l’Union locale.

« Les patrons sont généralement contre la loi. Mais ils ne sont pas indifférents aux avantages fiscaux qui y seront liés. La CGT sera très exigeante sur le chapitre des aides financières : il faudra des contrôles pour que ce qui se passe dans le textile (les entreprises touchent les aides mais délocalisent quand même) ne se reproduise pas dans tous les secteurs. Pour le moment, les patrons font du chantage : si on doit appliquer les 35 heures, on délocalisera, clament-ils….

Pas de baisse de salaire

La CGT a décidé d'aller à la rencontre des salariés dans les entreprises, surtout dans celles où il n’y a pas de syndicat, pour parler des 35 heures : « Il ne faut pas que les patrons en profitent pour mettre en cause le SMIC. Non seulement nous refuserons les baisses de salaire mais nous nous opposerons au transfert d’une partie de la paye en primes, comme cela s’est passé avec la loi de Robien... Ici, à l’Union locale, nous avons l’expérience de cette loi chez Deshoulières. On se souvient des circonstances qui l’ont fait adopter : menace par la direction de licencier quarante personnes, récupération d’avantages sur les charges patronales, disparition des heures supplémentaires, flexibilité (« modulation » entre 28 et 42 heures au choix du patron), pertes sèches de salaire et… embauche d’intérimaires ».

Le syndicat veut mettre aussi en garde les salariés contre le système des mandataires qui seront appelés à discuter avec les directions pour installer la loi des 35 heures : « Dans les petites boîtes, il n’y aura qu’un mandataire, et, s’il n’y a pas de syndicat, il sera désigné par le patron ».

A l’Union locale CGT, on estime qu’on « va vers un système où il n’y a plus de règle du jeu : On ne sait plus à quel tarif on travaille, ni quand on aura des congés tandis que les patrons récupèrent de l’argent… Lorsque des délégués syndicaux désirent rencontrer les salariés d’une entreprise comme Deshoulières, il leur faut une semaine, désormais, tant les horaires sont éparpillés… Et cette organisation du travail entraîne des difficultés familiales : éclatement des couples, enfants sans repères… Il faut que temps de travail signifie aussi temps de vivre...

Jean-Luc Reymond

Photo : Un congrès « suivi et ouvert et un débat vivant »

 

 

le 05/10/2025 à 10:48

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

congrès, 35 heures

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