1700111/04/1998POITIERS
Les 4,4 millions de francs ont aidé 2.349 Poitevins. Le préfet souhaite maintenant créer un observatoire de la précarité.
Mis en place à la mi-janvier, le fonds social d’urgence vient de consommer les 4,4 millions de francs que lui avait attribués le gouvernement. En trois mois, la préfecture a reçu 3.500 dossiers, en a examiné 3.000 et aidé 2.349. Il reste 500 dossiers en attente mais le préfet, Buno Fontenaist, n’a plus les moyens d’y répondre financièrement, même s’il espère obtenir « une petite rallonge ».
La mission d’urgence sociale (MUS) est donc à un tournant de son action dont le préfet tirait vendredi quatre enseignements. Le guichet unique a simplifié les demandes même si « la porte d’entrée permanente ne doit pas être la préfecture ». Le travail en réseau a permis une grande performance. La coordination assurée par la préfecture ne l’a pas empêchée de jouer son rôle d’arbitre. La mission a eu la capacité de suivre l’évolution de la précarité et des dysfonctionnements entre les mécanismes.
Seuls regrets, déjà exprimés dans nos colonnes par le représentant de l’État, « l’ardeur très, très modérée de l’ASSEDIC » dans son comportement d’accueil des chômeurs et dans leur prise en charge (il lui reste 270.000 F à distribuer).
Le préfet aurait également souhaité une moins grande timidité de la part des centres communaux d’action sociale et des travailleurs sociaux.
En dépit de l’épuisement des finances, le comité de pilotage du fonds d’urgence social garde sa raison d’être. B. Fontenaist le réunit mardi 14 avril et va lui demander de poursuivre sa mission grâce à un observatoire de la précarité auquel seront conviés les associations et comités de chômeurs, Le préfet ne veut pas entretenir d’illusions. La trentaine de dossiers d’urgence, qui continuent à arriver journellement à la préfecture, devront rentrer dans le droit commun. C’est à dire bénéficier des dispositifs déjà existants et de ceux que les députés devraient prochainement voter.
• 32 % des demandeurs du fonds d’urgence sociale sont domiciliés à Poitiers, 33 % à Châtellerault, 35 % en zone rurale ; 29 % sont des couples avec enfants, 24 % des femmes seules avec enfants ; 78 % ont entre 25 et 50 ans ; 54 % sont allocataires de prestations sociales diverses, 35 % allocataires du RMI ; 83 % doivent faire face à un ou plusieurs besoins identifiés : 51 % de dépenses de consommation courante, 29 % ont un problème de surendettement ou découvert bancaire, 29 % de loyer impayé ou de crédit immobilier.
le 05/10/2025 à 17:25
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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