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Réunie à Poitiers pour son 55^e congrès, la CGT veut aller au plus près des préoccupations de ses syndiqués

Depuis hier et jusqu’à ce soir, trois cents délégués CGT participent au 55^e congrès de l’Union départementale. Tous les syndiqués ont été conviés à préparer ce congrès trisannuel, par l’entremise d’un questionnaire que Bernard Viot a décortiqué hier. Dans son rapport d’ouverture, celui qui va remplacer Francis Martin à la tête de la CGT de la Vienne, s’est livré à une autocritique des pratiques du syndicat, s’interrogeant sur la nécessité de « changer de braquet ».

Quelle a été la prise en compte des nouveaux syndiqués, que sont devenus les anciens, pourquoi 65 % de syndiqués ne prennent-ils pas part aux décisions alors que 92 % le souhaitent, pourquoi 36 % ne connaissent pas la formation syndicale quand 38 % veulent participer à un stage, pourquoi 75 % ne sont-ils pas abonnés à « L’Hebdo » ?

A ces interrogations, B Viot répond par la nécessité d’une vie syndicale différente pour être « au plus près des préoccupations des syndiqués », par une modification de ses structures territoriales, par un travail plus collectif.

Là ne s’arrête pas la volonté d’évolution du syndicat qui veut agir dans l’unité. Avec les salariés et les chômeurs, avec les autres syndicats. La CGT voit large et son secrétaire propose de dépasser le cadre de l’entreprise, de s’intéresser à l’ensemble des problèmes de la société, de défendre les consommateurs, d’appuyer les revendications concernant les transports, le logement etc. Le cadre d’action doit dépasser les localités et l’hexagone, pour accéder au niveau européen. L’adhésion de la CGT à la confédération européenne des syndicats est du reste en question.

Les délégués ont jusqu’à ce soir pour discuter ces propositions de changement. Avec, en toile de fond, « la destruction créatrice du capitalisme, facteur de richesses et de pauvretés », l’urgence à construire des contre pouvoirs, la réduction du temps de travail et la pensée unique d’un syndicalisme « offensif et solidaire ».

O M

Photo : Trois cents délégués se relaient pendant deux jours aux salons de Blossac