1702302/05/1998POITIERS
Précarité, exclusion, chômage, racisme, reculs sociaux... le premier mai fait toujours recette pour dénoncer les abus du moment
Il y a encore peu d’années, on le croyait presque passé de mode le premier mai. La vogue des grands défilés en avait un coup dans l’aile et ne restait plus que le symbolique muguet, plus synonyme d’amour printanier que de mouvement de protestation, contre tout ce qui ne va pas.
Et voilà qu’avec les abus qui ne tarissent jamais, il a refleuri. Vendredi à Poitiers. il était même (presque) unitaire, tant les mouvements et les associations s’étaient groupés sous des bannières communes. Les tenants de la liberté, d’un monde et d’un pays meilleurs ont démarré, sur les coups de dix heures, à 250 personnes pour voir leurs effectifs grossir ensuite sur la place d'Armes e dans les rues du centre-ville
Côté syndicats, CGT, CFDT, FSU, Groupe des Dix, FEN-UNSA, CNT, UNEF, SUD-Étudiants et MODEF, ont voulu faire le constat, par la voix de Francis Boissier, « de la dure réalité sociale, de nos échecs, de nos avancées et de formuler haut et fort nos espoirs et nos revendications pour une société meilleure, plus juste, plus solidaire...
L’occasion de réaffirmer la volonté de voir la réduction du temps de travail « massive et génératrice de véritables emplois », se mettre en place, d’être présents dans les entreprises, afin de la négocier, de ne pas « laisser le champ libre aux seuls patronat et gouvernement ».
Souci de s’élever contre précarité et misère. « Nous ne pouvons tolérer que des hommes et des femmes soient exclus du droit au travail, au logement, à la santé, aux loisirs, du droit de vivre ». Souci encore de se préoccuper de cette loi contre l’exclusion qui est en marche, mais est déjà jugée comme loin d’être parfaite, pour le droit à la retraite, l’égalité homme-femme.
Souci toujours de réaffirmer son opposition au racisme. Le thème était largement repris par les nombreuses associations AC ! 86, Collectif poitevin pour le droit des femmes, Le Manifeste, MRAP, Ras l’Front, UNEF-ID, Algérie Urgence Police et Société, sous la voix de Martine Castay. « Avancées, illusions, gesticulations ? Chacun jugera », soulignait-elle à propos des lois qui sont en discussion. Grignotage progressif des possibilités d’intervention des salariés organisés, arrêt de la redistribution des gains de productivité sous forme de salaire et de temps de travail, constitution d’une masse de sans emploi et de travailleurs précaires condamnés à la misère... « sont les formes de manipulations plus sophistiquées, aussi bien dans le travail qu’au travers des médias ».
D’où la nécessité de « changer résolument de direction », puisqu’il existe d’autres solutions et parce que « la vraie lucidité, c'est de savoir résister à la barbarie nouvelle ».
Photo : Vendredi matin, sur la place d’Armes à Poitiers
le 06/10/2025 à 15:19
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org