1706613/06/1998POITIERS
Les déchetteries passent sous la coupe d’ONYX et déjà le recyclage de l’emploi est moins performant que celui des déchets. Trois employés de Tri Plus passent à la trappe.
Économies d’échelle contre entreprise locale d’insertion, le choc est sans appel. Suite à l’appel d’offre lancé par le district de Poitiers, Tri Plus, l’entreprise d’insertion perd la gestion des déchetteries du district au profit d’ONYX, filiale du groupe Vivendi, ex-Générale des Eaux, qui prendra les rênes dès le 1er juillet prochain.
Jeudi matin, les deux structures se rencontraient pour établir un partenariat potentiel et prévoir le reclassement des salariés de Tri Plus. Mais apparemment, le recyclage s’avère moins efficace en matière d’emplois. Trois employés ont reçu une convocation pour l’entretien préalable à leur licenciement.
La société ONYX, dont le siège est à côté d’Orléans, réfléchit à la possibilité de réemployer 15 salariés de l’entreprise d’insertion poitevine. « C’est parce que nous avons mis la pression, explique la coordination des salariés de Tri Plus. Sans notre protestation, sans les manifestations et la pétition, le district n’aurait pas contacté ONYX pour qu’il reprenne certains de nos employés ». Un partenariat a également été établi afin que Tri Plus puisse continuer ses activités de récupération de matériaux et de « vide greniers ». Les réponses définitives ne seront connues que dans huit jours.
Mais la perte sèche est grande, tant en matière d’emplois directs qu’en matière d’insertion ». Le centre de tri dont nous avons la charge jusqu’en septembre, poursuivent les salariés, va permettre de continuer une partie de l’insertion, mais de façon moins complète. On supprime la possibilité de découvrir plusieurs corps de métiers à plus de 70 personnes ».
Le District interpellé
Dans une lettre adressée au président du district, Jacques Santrot, la coordination des salariés s’interroge sur le sort des trois employés en passe d’être licenciés. « Vous nous avez fait part de votre détermination pour qu’aucun salarié de Tri Plus ne reste « sur le bord du chemin... ». Les économies que vous réalisez sur les frais de structure (permises par les économies d’échelle de grands groupes) se soldent par la perte directe de trois contrats à durée indéterminée au niveau local... Monsieur le président qu’elles solutions de reclassement avez-vous envisagées pour ces trois salariés ?
Quant au président, Alain Ribager, il réagit aux propos tenus par Jacques Santrot récemment dans la presse. « Tri Plus c’est 73 % de valorisation sur les déchetteries, la conduite en flux tendu du centre de tri, le quadruplement en 1 an de la production de compost et 58 % de reclassement professionnel pour les salariés en insertion terminant dans l’année leur parcours socioprofessionnel...
La réduction de moitié de l’activité ce sont 27 emplois en moins sur Poitiers, 18 personnes risquant de se retrouver au chômage à la fin de leur CDD, trois licenciements secs d’encadrants, la disparition des activités connexes au service des plus démunis, la disparition de la requalification sociale et professionnelle pour 72 personnes par an... ».
Et le président de conclure : « La loi Sapin ne conduit pas les élus à l'impuissance. Elle garantie la transparence et institue l’analyse des réponses par des critères définis librement par le donneur d’ordre.
Le choix dans les marchés publics, c’est celui du mieux disant et non du moins disant. L’offre de Tri Plus est la mieux disante et nous n’avons pas de difficulté à le démontrer... ».
Richard Tallet
le 12/10/2025 à 14:33
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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