1710226/08/1998CHAUVIGNY
L’entreprise n’a plus de travail depuis le printemps. Vingt-sept employés sont reclassés, huit licenciés et cinq autres le seront peut-être.
Spécialisée dans la tuyauterie industrielle liée au nucléaire, filiale de l’usine lorraine du groupe allemand Man, Sécométal Chauvigny, c’est fini. Le directeur général, Charles Altenkirch, l’a dit hier. Et l’atelier de 2.500 m2, vide de personnel, le confirme. « Depuis le printemps dernier, nous n’avons plus aucun marché, juste quelques chantiers en cours ». Les quarante employés, dont trente-huit en contrat à durée indéterminée et deux en contrat de qualification, ne franchissent plus la porte de l’entreprise, installée à Peuron, depuis la fin juillet.
Sécométal s’était implantée à Chauvigny en 1995, après avoir quitté le chantier de Civaux. Elle fabriquait pour d’importants clients au Danemark, pour de plus petits marchés en Chine et au Chili. « Cela revient très cher de fabriquer ici et de transporter à l’étranger. Nous ne sommes pas compétitifs. Le problème a été visible en juillet 1997 et le groupe Man a décidé, en mai dernier, de fermer l’usine de Chauvigny.
Vingt-sept mutations
Le plan social, qui intéresse également les dix-huit employés du site de Rueil-Malmaison dans les Hauts-de-Seine, également fermé, a permis de reclasser vingt-sept des salariés chauvinois fin juillet. Ils ont accepté d’être mutés à Sarralbe, en Moselle, ou sur des chantiers forains de prestation de service. Treize autres ont refusé de quitter la Vienne : huit ont reçu leur lettre de licenciement le 12 août, cinq vont la recevoir.
C. Altenkirch affirme qu’il a pris, devant les instances locales, départementales et régionales, « l’engagement formel de réoccuper le site et de trouver un réemploi à tous les salariés ». Des repreneurs seraient intéressés par l'atelier relais. Financé par le conseil général, la région ayant subventionné la formation des personnels, et EDF ayant apporté une aide à la création de chaque emploi, Sécométal a investi « plus de 10 millions de francs » en machines. « Je ne veux pas rentrer dans un décompte mathématique mais l’entreprise ne gardera pas d’aide dans ses poches ».
Une question reste posée. Pourquoi, si déjà « en 1993, nous avions une petite lisibilité sur les marchés pour ce produit pas suffisamment noble », avoir choisi de s’implanter à Chauvigny en sachant que les coûts de transports seraient imposants ? Cenon-sur-Vienne, proche de l’autoroute A 10, s’était proposée pour accueillir Sécométal mais le nom de Chauvigny disait quelque chose à M. Altenkirch. L’entreprise avait une usine à Bouzonville, en Moselle, dont la fanfare était jumelée avec celle de Chauvigny !
Aujourd’hui, le groupe Man se donne entre six et douze mois pour décider de ce qu’il fait des locaux. « C’est un site performant. Pour moi, six mois est un délai raisonnable. Tout peut être vendu, c’est souvent une question de prix ». Et Sécométal est prête à baisser ses prétentions pour trouver un repreneur.
Odile Moniot
le 20/10/2025 à 13:47
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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