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FO dit oui à la réduction du temps de travail. Mais elle restera intransigeante sur les maintiens des salaires

La loi de réduction du temps de travail soulève de nombreuses interrogations quant à son application. Très controversée, la mise en vigueur des 35 heures dans les entreprises est, par ailleurs, souvent à l’origine de débats politiques passionnés.

« Si Force ouvrière (FO) reconnaît la nécessité de la réduction du temps de travail, ce syndicat n’oublie pas pour autant qu’elle doit se traduire par une amélioration des conditions de vie et de travail pour les salariés », rappelait mardi soir Michèle Biaggi, secrétaire confédérale FO, chargée des négociations collectives et du dossier des 35 heures, à l’occasion d’une réunion publique organisée par l’Union départementale FO à la Maison du peuple.

Il lui semble en effet que ces paramètres aient été oubliés au profit du monde patronal. « Jospin avait promis en 1997 que la réduction du temps de travail se ferait sans perte de salaire. Aujourd’hui, tout a été oublié. Mais pour nous, cela signifie toujours 35 heures payées 39. Il n’est pas question de parler de gel de salaire ».

FO voit donc dans cette loi de nombreuses zones d’ombre et des pièges tendus aux salariés qui doivent impérativement connaître leurs droits, selon Alain Barreau, secrétaire général de l’Union départementale FO Vienne et de la région Poitou-Charentes. « Si l’on n’y prend garde, la nouvelle organisation du temps de travail peut avoir des effets pervers. Le calcul de la durée hebdomadaire de 35 heures en moyenne sur l’année débouche par exemple sur l’annualisation du temps de travail. Elle entraîne la flexibilité à outrance des horaires et fait disparaître la rémunération des heures supplémentaires. Pour éviter ces excès, nous voulons négocier dans le cadre des conventions collectives ». Cet effort du syndicat a porté ses fruits dernièrement à la STP dont les salariés sont passés de 39 heures à 34,20 heures payées 38 et qui a permis de créer treize emplois à plein temps en CDI.

Guillaume de Werbier

Photo : Michèle Biaggi veut mettre en garde les salariés sur l’application des 35 heures