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0170512/11/1931POITIERS

LES REVENDICATIONS DES SAGES-FEMMES

Le bureau du Syndicat des Sages-femmes nous prie d’insérer la lettre suivante qui, le 30 octobre dernier, fut adressée aux conseillers généraux et dans laquelle sont exposées les revendications de la corporation.

« Sur le conseil de M. le Préfet nous venons vous exposer les revendications du syndicat des sages-femmes.

« Les sages-femmes de Poitiers ont vu, avec émotion, la moyenne des accouchements qu’elles faisaient dans leur clientèle diminuer sensiblement depuis plusieurs années ; et, en même temps, elles constataient que le nombre de ceux faits à la maternité départementale augmentait de plus en plus dans le même temps. D’où un préjudice sur lequel nous tenons à insister devant vous, préjudice autant pour les sages-femmes installées, que pour les candidates en cours d’études, qui postulent un diplôme leur donnant, en principe, le droit de vivre de leur profession. Nous ajoutons que les boursières ont été obligées d’aller à Paris chercher leur gagne-pain.

« La raison de ces faits ne devrait-elle pas être recherchée dans le traitement de faveur accordé à certaines femmes, dans une situation peut être aisée, en tout cas différente de celle des indigentes.

« Il est évidemment difficile de savoir exactement à quelle situation de fortune débutent les femmes aisées. Mais alors pourquoi n’exigerait-on pas, pour l’entrée à la maternité, un certificat de non imposition, comme on le fait pour accorder l’assistance aux femmes en couche et les mensualités accordées pour l’allaitement.

« Nous admettons que les femmes qui veulent être soignées à la maternité et qui veulent participer aux avantages faits en faveur de la classe indigente y soient admises ; mais alors nous demandons instamment qu’elles soient traitées dans les mêmes conditions et dans les mêmes salles communes que les autres accouchées, sans que le personnel soignant sache même celles qui sont entrées en qualité de payantes ou non, comme cela se pratique dans les hôpitaux de Paris. Il importe, dans les intérêts des indigents, qu’il n’y ait pas une privilégiée et favorisée dans un établissement départemental.

« Quant à celles qui exigent des soins de clinique et une chambre particulière, leur place n’est pas dans un asile d’indigents alors qu’il y a en ville deux cliniques chirurgicales et trois cliniques d’accouchements qui suffisent à tous les besoins. Ces cliniques d’ailleurs, prennent de vingt-cinq à trente-cinq francs par jour pour la pension suivant la classe. Sans doute, dans ces établissements, les femmes en couches ont à supporter les frais d’accouchement, fixés d’après un tarif officiel ; mais c’est justement la raison d’être de notre corporation dont nous défendons les intérêts.

« Nous comptons sur votre esprit d’équité pour faire droit à nos revendications.

« Veuillez agréer, Messieurs les Conseillers généraux, l’expression de notre considération la plus distinguée.

Pour le bureau du syndicat, la présidente : A Ranger

 

 

le 13/06/2020 à 17:39

Source : L'Avenir de la Vienne

maternité, revendications

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