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1714723/10/1998CHAUVIGNY

CGT : “IL FAUT CHANGER LES RÈGLES”

Les Unions locales CGT du Montmorillonnais ont rencontré Mme le sous-préfet. Au menu, l’emploi, les aides publiques accordées sans contrepartie, “l’après-chantier” de Civaux…

Les représentants des Unions locales CGT de l’arrondissement ont été reçus par Mme Lagarde sous-préfet de Montmorillon, il y a quelques jours. Ils se sont dits « enchantés de cette discussion très ouverte et agréablement étonnés par la grande connaissance des dossiers qu’a Mme Lagarde, pourtant récemment arrivée ».

Francis Guionnet et ses amis ont insisté sur cinq dossiers. D’abord, l’emploi : « La fin du chantier de Civaux amène chaque jour ses licenciements. L’effectif est passé de 2.500 à 700 personnes. Sur ces 1.800 licenciés, 369 auraient bénéficié d’un reclassement d’après-chantier... A Chauvigny, les licenciements récents étaient moins inéluctables : la fermeture de Sécométal s’est produite malgré toutes les promesses faites. Pour le groupe allemand Man, qu’est-ce que 35 emplois ? Et les représentants syndicaux de continuer : « Il y a eu aussi neuf licenciements chez « JME-Jack’M » à Sainte-Radegonde en septembre. Et la direction vient d’imposer du chômage technique. Cela alors que cette société a reçu de l’argent d'EDF (après-Civaux) et qu’elle a installé des ateliers au Maroc et en Tchéquie ! », s’indignent les syndicalistes CGT qui craignent aussi qu’une entreprise de transport locale soit menacée.

Changer les règles

Autre sujet crucial pour la CGT : les aides publiques aux entreprises. « L’État et les collectivités interviennent à tous les niveaux : exonération de charge, de taxe professionnelle, aides à la création d’emploi, à la formation professionnelle, à la construction de bâtiments, fourniture de terrains gratuits… Le plus surprenant, c’est que les entreprises qui sont le plus demandeuses d’aide publique sont aussi celles dont les patrons réclament toujours plus de libéralisme et de baisse des taxes ! L’exemple chauvinois de Sécométal qui a été noyée de subventions et a fermé au bout de cinq ans sans rien restituer, sinon des locaux vides, est révélateur de l’absurdité de cette absence de contrôle. Il faut changer les règles : aux députés de voir… Mais nous estimons que la préfecture pourrait réclamer un remboursement quand des salariés sont trompés, des contribuables floués et que de l’argent public est gaspillé.

Autre exemple, Aubade, à Saint-Savin : « Cette société bénéficie d’exonération de charges sur les bas salaires, un système institué pour favoriser l’emploi. Or, en même temps, elle délocalise à l’étranger avec 300 salariés en Tunisie, 50 % du travail a quitté Saint- Savin ! ».,

Après-Civaux : quelles garanties ?

La CGT regrette aussi que les syndicats aient été éloignés de l’association pour l’après-chantier de Civaux : « Elle est composée de conseillers généraux et régionaux, de parlementaires, du préfet, de la DRIRE, d’EDF et de membres des chambres consulaires. Ici, la participation des syndicats a toujours été refusée, malgré nos nombreuses demandes, alors qu’elle est admise sur d’autres grands chantiers. De plus, cette commission n’est pas présidée par le préfet mais par un élu. Quelle garantie avons-nous de la neutralité de la distribution de cette manne financière ? Ainsi, Mariault, à Montmorillon, reçu 470.000 F au titre de l’après-Civaux et il a vendu aussi sec à Casino !...

Les 35 heures préoccupent la CGT, naturellement : « la loi est là. Elle ne suscite pas l’engouement. Or, dans un an, tout devra être clos dans les entreprises de plus de 20 salariés. La CGT tient à cette disposition créatrice d’emplois et elle est prête à conseiller tous les salariés pour que le débat s’organise… Il est vrai que, dans notre région, le dialogue est inexistant dans les entreprises. Les salariés ne seraient-ils pas des citoyens ?... ».

Enfin, « la CGT déplore la baisse du pouvoir d’achat des retraités, attaqué par le RDS, la CSG, etc. Seule l’indexation sur les salaires permettra plus de justice. Bien sûr, et on n’en parle pas assez, nous sommes farouchement partisans du retour aux 37 années et demi de cotisation pour avoir droit à la retraite (et non 40 comme l’a voulu M. Balladur) et aux dix meilleures années pour son calcul ».

Propos recueillis par Jean-Luc Reymond

Photo : Les Unions locales de Chauvigny, Montmorillon, Saint-Savin, Civray et Civaux étaient représentées

 

 

le 24/10/2025 à 14:55

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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