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Avis de naissance dans l’industrie : SNECMA-Services va bientôt remplacer Sochata. La CGT n’est pas opposée mais pose des questions.

SOCHATA : SOciété châtelleraudaise de travaux aéronautiques. L’un des fleurons industriels et technologiques de la ville. Dans quelques mois, l’enseigne va être déposée rue Maryse-Bastié. A la place, sur le fronton, trônera SNECMA-Services. Pour l’instant les deux mentions cohabitent.

Ainsi Sochata implantée à Châtellerault, par la volonté des pouvoirs publics afin de diminuer les effets du cataclysme économique et social provoqué par la fermeture de la manufacture d’armes, va prochainement tirer sa révérence. Une décision qui provoquera sans doute quelques commentaires nostalgiques…, la « Soche » comme disent certains, a souvent été sur le devant de la scène et le personnel a toujours su se faire entendre quand le « feu prenait à la maison ».

Que se passe-t-il donc au sein du gigantesque groupe SNECMA ? Le président-directeur général, M. Béchat a souhaité créer une filiale, société à part entière, appelée Snecma-Services, spécialisée, comme son nom l’indique, dans les services aux clients de la SNECMA. Une entité orientée vers la maintenance ; hier matin, lors d’une rencontre avec La Nouvelle République, les responsables CGT de l’établissement châtelleraudais, rappelaient qu’ils avaient toujours été favorables à cette orientation mais ils mettent « un bémol » dans la concrétisation de cette idée. La CGT souhaitait que le nouveau secteur maintenance soit intégré à

SNECMA et c’est le contraire qui se produit : environ 600 personnes de SNECMA quittent leur « casquette » pour revêtir celle de SNECMA-Services ; ainsi le nouveau-né aura un effectif d’environ 2.000 personnes (Châtellerault, Saint-Quentin et Montreau service après-vente).

Les responsables CGT livrent quelques réflexions sur cette mutation : « Le projet de la direction générale SNECMA ne tient donc pas compte du désir exprimé par les personnels concernés, ceux-ci avaient clairement affiché leur préférence pour un regroupement dans une division intégrée au sein de la maison-mère. Quelles stratégies industrielle et financière sont définies pour cette nouvelle entité ? A quelle hauteur sera la capitalisation de la société de services ? Comment se situe SNECMA-Services vis-à-vis des coopérations en création : Sabena-Snecma, Trans Aero Portgueses, Royal Air Maroc ? ».

Autre interrogation de la CGT : « Nous avons soutenu l’entrée de SNECMA dans le secteur porteur de la réparation et de la maintenance, au même titre que tous les autres motoristes majeurs. Après la mise en place de la division boîteuse SNECMA-Services, la mise en filiale n’est-elle pas, quoi qu’en disent les dirigeants, la phase préparatoire à la privatisation de la société de services avant celle de la SNECMA ? ». Les élus CGT réaffirment leur vigilance, indiquant que l’unité de production châtelleraudaise « était en ce moment en pleine mutation, adaptation ». Jeudi 5 novembre, première réunion d’information sur la création de la société SNECMA-Services suivie le lendemain d’une réunion extraordinaire des comités d’entreprises locaux : sans aucun doute, des occasions idéales pour obtenir des réponses aux interrogations du personnel.

Patrick Gonin