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Dans sa réunion du 7 décembre 1931 le Comité Général de la Bourse du Travail de Poitiers a adressé à M. le Préfet de la Vienne et à MM. les Conseillers généraux la motion suivante votée à l’unanimité :

Les membres du Comité Général de la Bourse du Travail émus des communications parues dans la presse locale et concernant la Maternité départementale, prient respectueusement le Préfet de la Vienne ainsi que MM. les membres du Conseil général d’examiner avec bienveillance la question suivante :

Les fonctionnaires et assimilés viennent de se voir refuser l’entrée de la Maternité parce que ni indigents ni assurés sociaux il semblerait pourtant que la Maternité (œuvre sociale importante entre toutes) devrait, comme le font les hôpitaux admettre les clientes payantes et mêmes certaines dames plus aisées moyennant le paiement d’honoraires aux praticiens, et les fonctionnaires et assimilés soumis à un régime spécial de retraites ne sont pas assujettis aux Assurances Sociales, on peut cependant penser que leur assimilation du point de vue de leur admission à la Maternité serait logique avec les Assurés sociaux.

Considérant que la la plupart participent aux œuvres de prévoyance et de mutualité, n’est-il pas juste dans un large esprit de solidarité de revendiquer pour eux le bénéfice des avantages que procurent les institutions publiques telles que la Maternité. Avantages du reste accordés facilement dans de nombreuses villes de province.

Il est entendu qu’il ne saurait être envisagé d’arriver ainsi à porter atteinte aux droits primordiaux des indigents comme le laisserait supposer la lettre du syndicat des Sages-femmes de la Vienne adressée à M. le Préfet. Mais tant que le nombre de lits à la Maternité sera tel qu’aucun cas ne sera opposable aux indigents, pourquoi ne pas faire profiter le plus grand nombre de malades possibles aux soins éclairés d’un personnel spécialisé et d’une organisation clinique modèle ?

Le seul souci de la sécurité et de la tranquillité moral des futures mamans, fonctionnaires, épouses de fonctionnaires ou assimilés nous incite a vous demander, Messieurs, de vouloir bien prendre en considération les doléances ci-dessus exposées.