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0172106/03/1932CHATELLERAULT

A PROPOS DES VOLS COMMIS A LA MANUFACTURE D’ARMES

Les articles publiés vendredi matin par les journaux cartellistes au sujet de « vols de toutes sortes commis à la Manufacture d’armes » n’ont pas été sans jeter un certain émoi parmi la population et les contribuables.

Eh ! Quoi entendait-on dire dans la journée, la Manufacture est-elle devenue une forêt de Bondy ?

Et que font donc les dirigeants à l’époque, notamment où on ne parle que du déficit des budgets nationaux et de la nécessité de réaliser des économies !

En réalité il n’y a pas à la Manufacture d’armes un état de choses absolument nouveau.

De temps à autres bien des ouvriers, pas d’un seul service du reste, mais de presque tous les ateliers, s’approprient quelques objets ou outils de même valeur dont ils croient avoir besoin pour leur usage personnel.

En agissant ainsi ils n’ont pas l’impression de commettre vraiment un vol, mais il y en a, par contre, qui exagèrent manifestement.

Si, véritablement, les faits signalés vendredi matin par les feuilles cartellistes, sont, en tous points, exacts, une enquête et une répression s’imposent car il est intolérable qu’un ouvrier dérobe une dynamo de bicyclette ou une montre, appartenant à son camarade d’usine, pas plus d’ailleurs qu’il est admissible que des ouvriers de l’État soustraient à celui-ci des matières premières ou des outils d’un prix assez élevé.

Toutefois en dévoilant tout au long dans les colonnes de journaux des vols dont les constatations auraient dû avoir le moins de publicité possible jusqu’à la découverte des auteurs, le rédacteur a été d’autant plus mal inspiré qu’il est lui-même ajusteur à la Manufacture d’armes et que l’enquête ne pourra que très difficilement aboutir à des résultats.

Outre que ces précisions vont en effet permettre aux coupables de se tenir en garde avant même qu’on ait pu avoir des soupçons sur eux, elles tendent à démontrer que la surveillance et le contrôle sont à peu près inexistants à l’intérieur de notre établissement national.

Elles ont aussi pour effet de jeter, ce qui est plus grave, la suspicion sur l’ensemble des ouvriers et plus particulièrement sur ceux d’un service dont, presque tous sont cependant d’honnêtes travailleurs et sur le personnel nouveau.

N’eût-il pas mieux valu, dans ces conditions, attendre les conclusions de l’enquête actuellement en cours avant d’étaler publiquement ces déplorables agissements ?

 

 

le 14/06/2020 à 14:56

Source : L'Avenir de la Vienne

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