1731717/03/1999VOUILLÉ
Ils étaient trente-cinq personnes de la société Masteau palettes à Villiers, à manifester dans les rues de Vouillé, lundi, toute la journée, banderoles à la main. Ils revendiquaient leur salaire qu’ils ne touchent plus depuis un mois et demi.
Après une réunion dans la matinée au sein de l’entreprise où FR3 assista, ils ont pris le chemin du palais de justice et des prud’hommes afin de comprendre les lettres qu'ils ont reçues successivement.
La première, adressée le 23 février dernier, parlait de liquidation judiciaire, informant chaque salarié d’un dépôt de bilan de l’employeur, Philippe Masteau, précisant : « Toutefois, les conditions de dépôt de bilan montre que le fonds de commerce ne peut plus être exploité et que l’activité s’est trouvée arrêtée dès avant le jugement d’ouverture de la procédure faute de commandes, afin de préserver leurs droits notamment conserver le bénéfice de l’intervention de l’AGS et que l’employeur a été dans l’obligation de procéder au licenciement pour motif économique et précisant aussi qu’en cas de refus de leur part les licenciés pouvaient adhérer à la convention de conversion et que le préavis commencerait à courir à compter de la première présentation de la lettre par La Poste.
Ils reçurent une deuxième lettre le 10 mars dernier précisant cette fois : « Par déclaration en date du 24 février 1999, M. le procureur de la République a relevé appel du jugement de procédure de liquidation judiciaire ouverte à l'encontre de la SA Masteau palettes. Cette décision entraîne la suspension de l’exécution du jugement » et par la même occasion le mandataire judiciaire précise qu’il suspend sa mission et demande à chaque employé de se mettre en rapport avec Philippe Masteau.
Les trente-cinq employés ont manifesté plus de trois heures devant la demeure de Philippe Masteau qui avait fermé portes et volets. Ils se sont installés au carrefour de Vouillé au croisement de la D 62 et de la N 149. On a relevé la solidarité des chauffeurs routiers prévenus par CB et klaxonnant au carrefour devant la maison de Philippe Masteau.
Cette entreprise existe depuis 1956. Elle faisait au départ de l’emballage, C’est vers les années 1988 qu’elle entama la production de palettes. La production s’est arrêtée depuis le 2 février. Les employés sont restés en chômage partiel et depuis cette date fatidique, ils chôment sans salaire et sans aucun recours. « Je n’ai pas le pouvoir de vous payer et je n’ai plus de sou » déclara Philippe Masteau.
Photo : Les salariés devant la porte d’entrée de leur employeur
le 11/11/2025 à 09:35
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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