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Les étudiants en droit de Poitiers, en plein accord avec leurs camarades des autres centres estudiantins, ont fait grève mardi. Ils ont montré ainsi leur réprobation – unanimement approuvée – du vote de la Chambre. Ils l’ont fait avec retenue, dignement et sans « chahut » déplacé, qui n’eût eu que de discréditer leur manifestation. Celle-ci fut fort calme.

Les étudiants en droit, à 8 h. 30, boudant avec ensemble les cours de leurs professeurs, se massèrent devant la faculté, place du Marché, sans occasionner aucun désordre, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

A 9 h.30, accompagnés de quelques-uns de leurs camarades des autres facultés, ils se formèrent en un imposant monôme, porteurs de pancartes où étaient inscrites leurs revendications : rejet par le Sénat de la loi Gouin.

Le monôme se rendit au domicile de M. le sénateur Duplantier, qui accueillit fort aimablement une délégation des « grévistes ». Il leur donna l’assurance, croyons-nous, qu’il se ferait, au Sénat, le défenseur de leurs revendications.

Le monôme qui parcourut les rues principales de la ville, se rendit encore à la Préfecture, pour montrer que les étudiants n’avaient d’animosité contre personne et que leurs manifestations n’avaient absolument aucun caractère politique. Il se disloqua ensuite à midi sur la place d’Armes, après que les chefs de l’Association se fussent entretenus, avec M. le commissaire central, de la grève.

Combien celle-ci durera-t-elle ? Plus de vingt-quatre heures en tout cas. Demain à Poitiers, elle continuera, sans autre manifestation qu’une abstention massive aux cours.