1732018/03/1999VOUILLÉ
Les salariés de l’entreprise de Chiré-en-Montreuil ont obtenu hier des avancées sur les salaires après trois années de vaines négociations
A l’appel du syndicat CGT, les salariés de l’entreprise Iso Delta de Chiré-en-Montreuil ont manifesté hier à une très large majorité pour appuyer leurs revendications. Après trois années d’échec des négociations salariales et pour la première fois, ils ont bloqué l’entrée de l’usine dès 8 heures, empêchant les camions de livraison de pénétrer. L’équipe de nuit a rejoint le piquet de grève auquel se sont joints une partie des travailleurs à domicile.
Les négociations ont duré toute la journée avec le PDG Jean Géron que nous avons essayé de joindre en vain, le directeur administratif et financier Gérard Quintard et le directeur de production Joël Chalard. Vers 15 h 30, le piquet de grève a laissé passer quelques camions qui ont été chargés et sont repartis mais a refermé les grilles sur d’autres car les négociations achoppaient sur les bas salaires.
En fin de journée, après de multiples allées et venues dans les ateliers, les représentants syndicaux étaient satisfaits. Ils ont obtenu des avancées salariales conséquentes et pu discuter avec une grande majorité du personnel difficile à réunir habituellement en raison du travail en 3 x 8.
Créée en 1967 par Jean Géron l’usine qui fabrique de 6.500 à 7.000 volants par jour, est passée en 1996 sous la coupe du groupe suédois Autoliv, spécialiste des ceintures de sécurité et coussins antichoc. Elle emploie 730 salariés et 80 CDD ainsi que 180 travailleurs à domicile. « Cela fait trois ans que nous menons des pseudo négociations salariales, nous n’avions jamais rien obtenu », explique le délégué CGT Thierry Champrobert qui dénonce aussi « les réprimandes perpétuelles, les mauvaises conditions de travail, le manque d’information, la non application des conventions collectives ».
Les avancées
Le salaire de base passe de 6.935 F à 7.200 F, les autres salaires augmentent de 2 % au 1er mars. Les primes, hors panier, sont également réévaluées. Celle de nuit passe à 1.300 F, celle de décalé à 400 F, de fonderie à 350 F, de chaleur à 200 F. Les syndicalistes ont obtenu la création d’une prime de salissure pour les mousseurs de 200 F et ont réussi à faire abandonner à la direction la prime au mérite de 1.800 F par semestre. Ils ont en revanche gagné un treizième mois pour l’ensemble des travailleurs, y compris ceux à domicile.
Travailleuses devrait-on dire car ce sont à 99,90 % des femmes qui cousent les gainages de volant et de pommeaux de vitesse et réalisent les travaux d’ébavurage. Leur nombre a diminué depuis six mois en raison d’une délocalisation en Tunisie d’une partie de leur travail. Jusqu’à présent le tarif des pièces qu’elles réalisent était indexé sur le SMIC. Il le sera désormais sur le salaire le plus bas de l’entreprise. « Le carnet de commandes est bien plein et l’on va passer à 20.000 volants jour d’ici la fin de l’an 2000 », explique T Champrobert qui a obtenu une priorité à l’embauche pour ces travailleuses. Leur indemnité kilométrique est également réévaluée.
“Un grand pas”
Au-delà de l’avancée sur les salaires, les discussions ont permis de convenir de l’application des conventions collectives de la métallurgie par rapport au niveau d’études. Les représentants syndicaux ont également obtenu la promesse de l’entreprise qu’elle fournisse aux travailleuses à domicile un travail correspondant au moins au SMIC. « Le conflit est terminé, confiait le cégétiste en fin de soirée. On n’a pas tout gagné mais nous avons avancé d’un grand pas.
Odile Moniot
Photo : Le PDG Jean Géron face aux salariés devant les grilles
le 11/11/2025 à 10:20
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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