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1732902/04/1999SAINT-BENOIT

QUEL AVENIR POUR EURO-PRODUCTION ?

Depuis la mise en redressement judiciaire, les salariés du site de Saint-Benoît sont inquiets après la dégringolade de ce qui était Euro-Production

La nouvelle est tombée lundi dernier du tribunal de commerce d’Evry (Essonne) : mise en redressement judiciaire de la société Euro-Absorbants qui comprend sa filiale Euro-Production à Saint-Benoît. La mesure est assortie d’une poursuite d’activité jusqu’au 29 septembre prochain, mesure révisable tous les mois.

Un véritable verdict en forme de couperet pour le personnel qui se demande ce qu’il va advenir du site de Saint-Benoît - et des emplois - qui a connu jusqu'à 600 personnes du temps de la splendeur d’Airwick.

Euro-Absorbants, ce sont 38 personnes en France dont 25 à Saint-Benoît (le siège est situé à Chilly-Mazarin) où Euro-Production a stoppé toute activité industrielle le 31 juillet de l’an dernier. Selon la direction, il n’y avait plus aucune rentabilité et « on a fait trop de bruit » autour d'Euro-Production (lire par ailleurs). En fait, Euro-Production n’est qu’un fantôme de société qui fait aujourd'hui l’entretien du site, en loue certains bâtiments et assure ainsi la gestion de l’emprise comme d’une petite zone industrielle.

Un cruel déclin que ne digère pas la CGT qui s’est toujours opposée à la direction dans les choix décidés pour Saint-Benoît. « Euro-Absorbants a été mise en place en septembre dernier suite à l’avortement d’une reprise potentielle, explique Dominique

Fradet, délégué CGT de l’entreprise. A Saint-Benoît, Euro-Production faisait normalement du conditionnement de produits phytosanitaires et agrochimiques mais la fin de l’activité industrielle a fait qu’on ne pouvait pas s’en sortir ».

Marché en déclin

A la direction, Gérard Fontaille souligne qu’« Euro-Absorbants était sur un marché en déclin. Nous ne faisions que de la sous-traitance mais les regroupements de grandes multinationales ont fait que nous ne pouvions pas continuer. Ces grands groupes retirent les produits à la sous-traitance et, par ailleurs, il y a forte réduction des doses utilisées en agriculture. Dans le maïs, par exemple, on a divisé les produits employés par deux en trois, quatre ans...

Et d’avancer que Saint-Benoit avait pourtant marqué des points. Un exemple, certains produits d’entretien ménagers nés ici sont aujourd’hui fabriqués en Australie. « Nous avons aussi été victimes du manque de ressources financières.

Les nuages noirs au-dessus d’Euro-Production ne sont pourtant pas les seuls puisque l’autre groupe présent sur le site, Le Nigen Industrie, a déjà déposé son bilan en février (plus de 500 personnes en France dont 250 à Saint-Florent dans le Cher et 90 à Gennevilliers, Hauts-de-Seine, entre autres.)

Une information que ne conteste évidemment pas M. Fontanille qui remarque que « LNI a des difficultés au niveau du groupe mais à Saint- Benoit, l’activité a été réorganisée récemment - en octobre 1996 - et nous avons ici, en matière d’aérosols, une activité technologique très au point, très compétitive et très concurrentielle. Avec un fournisseur de corps d’aérosols, Carnaud Metal Box, qui vient d’implanter ici sa seule unité en France. Cela fait donc un pôle aérosols performant qui a même embauché de jeunes techniciens ». Cela ne regroupe toutefois qu’une petite trentaine d’emplois à ce jour.

Depuis la Société poitevine de conditionnement au début du siècle, le chemin a été long pour l’usine chimique de Saint-Benoît dont on n’ose pas pressentir la fin. Aérosols, produits pour l’agriculture et le jardin, pour l’entretien de la maison, pour l’hygiène et la beauté ou le lavage du linge l’ont ponctué de beaucoup d’échecs.

Laurent Bertagnolio

C’est la faute à...

Euro-Production coule, il faut bien des responsables. Les choix de toutes ces dernières années, quelques « flops » retentissants, la gestion, le manque de ressources financières..., tout cela ne saurait être incriminé !

Non, plus simplement, si Euro-Production coule que le personnel boit la tasse, c’est... notre faute nous la presse. A force de rendre compte de plans sociaux successifs où on nous annonçait des suppressions de postes, nous avons forcément sapé la boîte jusqu’à la laminer.

« A force de dire qu’on était pollués, pourris, malades... On a fait tellement de bruit autour de nous, la CGT, le PCF, les écolos, vous la presse, les hommes politiques de gauche…, on ne pouvait pas s’en sortir ! ». Voilà ce qu’on nous a déclaré hier du côté de la direction à Saint-Benoît.

Pour une fois que les coupables sont clairement désignés, nous n'allions pas nous priver de les vouer à la vindicte publique !

L B

Photos : C’est le conditionnement d’aérosols (en médaillon) qui a surtout donné son image au site de Saint-Benoît

 

 

le 11/11/2025 à 10:57

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

groupe, restructuration, fermeture, emploi

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