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Les salariés de la Société Générale s’opposent à la fusion avec la BNP. Jeudi, il ont fait grève une heure et sont descendus dans la rue, directeur en tête.

Quand les employés sont en grève, d’habitude, c’est contre le patron. Et s’ils manifestent, c’est pour lui faire part de leur mécontentement et pas dans la rue au coude à coude avec lui. Pourtant, jeudi, entre 14 heures et 15 heures, les agents de la Société Générale de Poitiers et leur directeur ont manifesté pacifiquement devant l’établissement fermé pour s’opposer à l’offre publique d’échange de la BNP.

« Ce sont les syndicats qui sont à l’origine du mouvement, mais je m’y suis associé parce que je suis opposé à cette OPE inamicale de la BNP déclare Jean-Pierre Guillet. Nous voulons lancer un signal fort pour montrer que le personnel est contre quelle que soit sa place dans la hiérarchie.

A la question de savoir si la Société Générale ne fait pas la même chose aux dépens de Paribas, le directeur estime que ce n’est pas du même ordre : « Avec Paribas c’est un mariage par consentement mutuel ».

En plus, comme le soleil brille sur la place d’Armes, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ! En apparence seulement : « C’est une convergence d’intérêt aujourd’hui, mais chacun reste à sa place, explique M. Renaud, délégué syndical FO. Demain, on peut très bien s’affronter sur la convention collective ou à propos de salaires. Aujourd’hui, il s’agit de défendre l’emploi, parce qu’avec un regroupement il y aurait inévitablement de la casse. Nous ne faisons grève qu’une heure pour ne pas pénaliser la clientèle, parce que nous en avons besoin dans cette bataille.

Un tract diffusé par le secrétaire du comité d’entreprise explique aux clients que « la méga-fusion BNP-SG-Paribas aboutirait forcément à moins d’agences, moins de personnel donc moins de disponibilités pour un service de qualité, des crédits et des services plus chers ».

Le reste du personnel – la totalité moins un seul agent non gréviste - devise tranquillement. L’un d’entre eux plaisante : « Pour le patron, c’est la première grève de sa vie ». Il y a un commencement à tout.

Jean-François Chague

Photo : Les salariés dans la rue devant la banque fermée, entre 14 heures et 15 heures