1742523/06/1999CHAUVIGNY
Les employés de JME Sainte-Radegonde ont été reçus à la sous-préfecture, lundi. Ils sont venus dire leur désarroi au représentant de l’État
JME Microspires, installée à Sainte-Radegonde depuis 1982, est menacée de fermeture par la direction lorraine du groupe. Des propositions de mutation ont été faites aux quarante-cinq salariés, des femmes pour la plupart, qui sont encore au travail. Présents depuis plus de dix ans dans l’entreprise, installés depuis toujours en Chauvinois, ces employés n’envisagent pas de tout quitter. C’est pourquoi ils se battent depuis plusieurs semaines. Ils ont demandé une étude comptable indépendante et ont interpellé élus et représentants de l’État.
Lundi, à 17 h 30, ils se sont retrouvés devant la sous-préfecture de Montmorillon, avec le soutien de l’Union locale CGT de Chauvigny. Mme Béatrice Lagarde, sous-préfet, a reçu une délégation de six personnes, parmi lesquelles les déléguées au comité d’entreprise de JME Sainte-Radegonde. Ces délégués ont rappelé que leur employeur avait délocalisé au Maroc où il embauche actuellement. Et qu’il veut recentrer ses activités sur Illange, en Moselle, « en laissant au passage cinquante emplois ».
La délégation a souhaité que les pouvoirs publics facilitent la reprise de l’unité de Sainte-Radegonde. « Madame le sous-préfet s’est déclarée prête à coordonner les actions de reprise, s’il y a maintien des salariés. Et elle nous a fait part de la création d’une commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les aides aux entreprises et certaines pratiques de grands groupes. Chaque région pourrait se doter d’un instrument d’évaluation et de contrôle de ces aides », ont déclaré les représentants de la CGT a l’issue de l’entrevue.
Les élus sont intervenus
Ces difficultés de l’emploi en Chauvinois ont logiquement ému les élus. Il y a plusieurs mois, Jean-Pierre David, ancien maire de Chauvigny, conseiller municipal PCF et élu à la communauté de communes du Chauvinois, avait écrit au vice-président de l’Assemblée nationale, M. Georges Hage, pour lui demander d’intervenir. En novembre dernier M. Hage avait posé une question écrite au ministre de l’Industrie à propos de la crise en Chauvinois et des délocalisations vers des pays pauvres décidées par JME-Microspires et Aubade, notamment.
La réponse du ministre avait laissé entendre, le 4 janvier, que la France, liée par ses engagements européens, ne pouvait pas agir seule. Mais il assurait que le gouvernement était heureux de la création d’une commission d’enquête sur ce sujet, souhaitée par le groupe communiste et décidée par l’Assemblée nationale le 9 décembre. Et qu’il attendait ses conclusions.
Par ailleurs, M. David, qui était présent lundi à Montmorillon, a rencontré le secrétaire général de la préfecture et le sous-préfet de Montmorillon. Et il est intervenu, dès 1998 et à plusieurs reprises, sur les risques de fermeture de JME lors des débats de la communauté de communes.
De son côté, M. Alain Fouché, président de la communauté de communes du Chauvinois, a fait connaître « sa ferme opposition et celles des élus à tout licenciement et a tout déménagement de JME. Cette société s’est installée à Sainte-Radegonde et s’y est développée pour atteindre cent salariés (dont 90 % de femmes) grâce à la volonté très forte des élus. JME a permis, pendant dix huit ans, à de nombreuses familles de vivre. Nous avons fait savoir à plusieurs reprises au directeur local actuel et au président du groupe Microspires notre opposition à la fermeture du site. Malheureusement, JME peut légalement faire fabriquer au Maroc et réimporter ses fabrications sans payer de droits de douane.
M. Fouché, ces dernières semaines, a reçu les délégués des salariés qu’il a « soutenu dans leur volonté de faire procéder à un audit ». Il est, lui aussi, intervenu auprès du préfet et de la direction de l'Industrie, affirme-t-il.
J-L R
Photo : Une quarantaine de salariés du Chauvinois devant la sous-préfecture, lundi
le 17/11/2025 à 15:42
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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