1745715/09/1999CHATELLERAULT
Conflit entre salariées et employeur au centre de formation professionnelle Format Pro. Face à la grève, la directrice générale menace d’engager une procédure de licenciement.
Format Pro est une société anonyme dont le siège social se trouve au village informatique des Minimes à La Rochelle. La direction générale est assurée par Mme Battung. Format Pro compte quatre sites : Angoulême, Saintes, La Rochelle et Châtellerault. En ce qui concerne Châtellerault, l’entreprise est implantée rue du Cygne-Saint-Jacques : les collaborateurs interviennent dans des actions de lutte contre l’exclusion sociale, partenaires notamment de l’opération « TRACE » évoquée dans notre édition d’hier mardi. Le conseil régional finance cette démarche.
Depuis quelque temps, le « torchon brûle » entre des salariés locaux et la direction rochelaise. Tout a commencé en mars dernier avec la démarche effectuée par les employés de Châtellerault afin d’obtenir de meilleures conditions de travail, une révision des contrats en fonction de la convention collective et l’élection de délégués du personnel. La responsable du site châtelleraudais, qui s’était associée au mouvement revendicatif a été licenciée pour faute grave. D’autres péripéties sont venues altérer les relations entre Mme Battung et les formatrices. Ces dernières ayant exprimé leur soutien par écrit à la responsable du site « remerciée », ont fait l’effet d’une plainte pour « dénonciation calomnieuse » auprès du tribunal de grande instance de Poitiers.
Le climat s’est encore détérioré ces derniers jours : trois formatrices (le site de Format Pro à Châtellerault compte actuellement, selon la direction, 12 collaborateurs dont certains à temps partiel), sont désormais en grève, obtenant le soutien de l’Union Locale CGT. Les grévistes estiment ne plus pouvoir accomplir leur mission dans ce contexte. La CGT a mis le sous-préfet au courant des faits. Quant à Mme Battung, par lettre datée du 13 septembre, elle indique « qu’à défaut de reprendre le travail, les grévistes seront mises à pied et qu’une procédure de licenciement pour faute grave va être engagée contre elles ». La directrice générale se réserve aussi le droit de leur demander une indemnisation pour le préjudice causé à la société. En conclusion de sa lettre, elle estime que « les revendications n’ont aucun caractère professionnel et que la grève est illicite ». Toujours selon Mme Battung, « l’action de ces trois personnes a pour objectif de déstabiliser une entreprise qui, depuis huit ans, à permis à de nombreux travailleurs jeunes et moins jeunes de trouver ou retrouver un emploi ».
Le débat est ouvert.
Patrick Gonin
le 24/11/2025 à 15:29
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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