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1750726/10/1999POITIERS

SCHWARKOPF PERD LA TÊTE

Les salariés luttent contre la suppression du siège poitevin de leur entreprise et le plan social que leur direction propose. Logique d’emploi contre stratégie du groupe Henkel.

 

Un siège social qui disparaît et cinquante-huit salariés en situation d’extrême précarité : spécialiste des produits capillaires pour professionnels, la société Schwarzkopf a une stratégie qui décoiffe, depuis qu’elle est entrée dans le giron de la multinationale Henkel, en 1996.

Elle a annoncé la couleur voici déjà plusieurs mois. Implantés à Poitiers depuis une vingtaine d’années, ses services administratifs français doivent être transférés au siège de Henkel France, à Boulogne-Billancourt. La logistique assurée depuis Poitiers sera, quant à elle, confiée à un sous-traitant, l’entreprise Chaveneau.

Théoriquement reclassé en région parisienne, le personnel administratif qui refuserait cette opportunité se verrait proposer, en plus des indemnités conventionnelles de licenciement, une prime de 45.000 F (pour les moins de 50 ans) à 60.000 F (pour les plus de 50 ans). Les vingt-trois employés affectés à la logistique seraient quant à eux réembauchés par la société Chaveneau.

Propositions socialement correctes ? Les salariés concernés en contestent avant tout le bien-fondé économique. « Cette entreprise est saine. Les bénéfices sont en constante augmentation. Jusqu’à présent, on nous disait que la logistique était un atout majeur de notre société… Cette restructuration est donc bien une décision politique et non économique », commente Anita Bariteau, déléguée du personnel. Sur le terrain social, les salariés de Schwarzkopf Poitiers dénoncent en outre l’hypocrisie du plan proposé par leur direction : « La moyenne d’âge des salariés est supérieure à 46 ans. Nous sommes tous installés à Poitiers depuis de nombreuses années. Dans le contexte actuel, nous ne pouvons guère espérer retrouver un emploi stable. La reprise des vingt-cinq personnes de la logistique est par ailleurs liée à un contrat commercial. Donc elle n’offre aucune garantie. Le plan qu’on nous propose n’est pas à la hauteur des moyens de l’entreprise et de son personnel.

Le patron allemand de Schwarzkopf, Rainer Tscherzig, et celui de sa branche française, Robert Glessinger, sont venus rencontrer les membres du comité d’entreprise, lundi, à Poitiers, afin de mettre de l’huile dans les rouages d’une restructuration toujours aussi contestée. Ils ont été accueillis par le personnel, toutes banderoles déployées. Les représentants des salariés leur ont remis des courriers d’élus poitevins. Ils dénoncent, eux aussi, les effets de la stratégie mise en œuvre par Schwarzkopf, sous la tutelle du groupe multinational Henkel.

Alain Defaye

Photo : Haies de salariés et de banderoles, hier, pour le patron allemand de Schwarzkopf, Rainer Tschersig, et celui de sa branche française, Robert Glessinger, lors de leur arrivée à Poitiers

 

 

le 03/12/2025 à 11:57

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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