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1750828/10/1999POITIERS

COUPES CLAIRES CHEZ SCHWARZKOPF

Le spécialiste des produits capillaires pour professionnels s’apprête à sacrifier son siège poitevin sur l’autel de la concurrence internationale

La dynamique économique poitevine a des limites. Ses atouts ne pèsent parfois pas lourd dans la lutte que se livrent les grands groupes internationaux. Ainsi la société Schwarzkopf - France s’apprête-t-elle à supprimer au printemps prochain son siège social, implanté depuis une vingtaine d’années dans le quartier de La Demi-Lune.

Concurrence oblige, explique son président, Robert Glessinger: « Notre entreprise est dans une situation parfaitement saine. Mais gagner de l’argent aujourd’hui n’est pas un critère suffisant. Nous avons 10 % à 15 % des parts de marché selon les familles de produits. Nous sommes confrontés à des concurrents de grande taille, américains, allemands, français. Pour préserver l’avenir, nous sommes obligés de nous mettre au diapason. Ce qui suppose quelques correctifs.

Cette nouvelle stratégie a été impulsée par le groupe Henkel, actionnaire majoritaire de Schwarzkopf depuis 1996. Le plan de réorganisation de l’entreprise prévoit d’une part une externalisation des fonctions logistiques qui doivent être confiées à un professionnel poitevin, Cheveneau - Bernis. D’autre part, il implique le transfert des services administratifs et de gestion au siège parisien du groupe Henkel France. Regroupement dont l’objectif est « d’éviter les doublons au sein de groupe », précise Robert Glessinger. La direction des ressources humaines, la comptabilité générale et la gestion de trésorerie seront dès lors assumées directement par les services du groupe Henkel.

Selon le calendrier initialement établi, le transfert des vingt-trois salariés poitevins du service logistique chez Chaveneau – Bernis aurait lieu dès le début de l’année 2000. Théoriquement, celui des services administratifs vers Paris se déroulera en mars. Mais leurs modalités et le plan social qui doit les accompagner n’ont toujours pas été acceptés par le comité d’entreprise.

Les représentants des cinquante-huit salariés qui travaillent à Poitiers font valoir le manque de réalisme des propositions de mobilité faites aux employés, dont la moyenne d’âge se situe autour de 46 ans et qui sont implantés depuis longtemps dans la Vienne. Ils mettent aussi l’accent sur les faibles opportunités de reclassement qui s’offrent à eux dans le département.

« Je comprends bien que c’est vécu comme un traumatisme », répond Robert Glessinger. Il maintient néanmoins que Schwarzkopf propose un plan social « parfaitement correct, compte tenu des réalités du bassin d’emploi de Poitiers ». Réalités de bassin appréciées à l’aune d’une politique de siège.

Alain Defaye.

 

 

le 03/12/2025 à 13:08

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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