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Ils étaient une centaine de personnes venues de toutes les entreprises châtelleraudaises pour soutenir, hier matin, les salariés CGT d’Auchan qui demandent la fermeture du magasin les jours fériés

Le parking se remplit doucement mais sûrement. Les lève-tôt, liste en main, gagnent à pas décidés la grande surface. Dehors, deux vigiles en manche courte, téléphone portable accroché à la ceinture, se laissent aller à une visite inhabituelle du parking d’Auchan. Pas vraiment un jour de repos ce 11 novembre pour ces surveillants de magasin !

Jean-Raymond Wadier, secrétaire général de l’Union locale de la CGT, a fait passer le mot et les tracts chez les adhérents et les sympathisants. Daniel Boutault, délégué syndical CGT à Auchan, à l’initiative de l’opération, continue de distribuer aux clients les documents accusateurs.

Ils sont trente à quarante personnes en milieu de matinée à se planter devant le centre commercial « pour boycotter l’ouverture du magasin les jours fériés » justifie le délégué. Une demi-heure plus tard, le groupe passe la barre de la centaine de manifestants : « Des travailleurs venus de toutes les entreprises châtelleraudaises » précise le secrétaire de l’UL.

Le mouvement de colère des salariés d’Auchan ne date pas d’aujourd'hui : depuis que l’ex-magasin Mammouth est passé sous l’enseigne Auchan après le rachat des Docks de France, « les avertissements et blâmes tombent dans les boîtes aux lettres de certains salariés » dénonce Daniel Boutault qui n’exclut pas que ces mesures restent « ciblées : nous n’avons plus le profil Auchan » » (...).

La politique de l’hypermarché passe désormais, selon le délégué, par l’ouverture du magasin les jours fériés pour augmenter le profit : « Allons-nous remplacer la culture et les loisirs par des visiteurs à Auchan ? Nous avons certainement mieux à faire » assure-t-il.

Mêmes méthodes

Patrick Maury, délégué syndical CFDT au magasin Auchan Tours Nord, est venu soutenir le mouvement de ses collègues châtelleraudais. « Les méthodes utilisées ici sont les mêmes dans le magasin ou je travaille » rapporte-t-il. Une confirmation pour Daniel Boutault qui, outre le fait de revendiquer la fermeture du centre commercial les jours fériés, lutte pour que « la culture, les sports, les loisirs, les vacances soient accessibles à tous ». Et d’ajouter : « La vie familiale des salariés de Auchan ne pèse pas lourd dans la balance commerciale capitaliste ».

En fin de matinée le parking du centre commercial est plein, les manifestants continuent d’échanger leur point de vue avec les clients. L’un d’eux, présent dans les rangs des mécontents, porte en bandoulière un écriteau sur lequel on peut lire : « Salarié punis, pas bon, patron. Client mécontent ».

Didier Monteil

Photo : La direction d’Auchan n'est pas intervenue, laissant les manifestants exprimer leur colère