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0175002/10/1932POITIERS

LA PROTECTION DE LA MAIN D’ŒUVRE DU BÂTIMENT

Vendredi soir, à 8 h. 30, salle de la Bourse du Travail, les ouvriers du bâtiment se sont assemblés sous la présidence de MM. Frouin, Bertess, Papineau, pour protester contre les abus de certaines entreprises de Poitiers, et en particulier l’entreprise Garnier frères qui emploie presque en totalité le main d’œuvre étrangère en faisant couramment la réponse suivante aux ouvriers français : « Je ne veux pas de main d’œuvre française, je n’emploie que des étrangers ». Malgré que cette entreprise exécute pour le compte du département, des habitations à bon marché à Bellejouanne, pouponnière, travaux publics, où cependant la main d’œuvre étrangère est limitée dans les clauses et conditions du cahier des charges à 30 %.

Pour protester efficacement contre les dérogations de la loi de 1899 auprès des pouvoirs publics, il était nécessaire de former un syndicat ouvrier du bâtiment pour les corporations les plus atteintes, cimentiers, maçons, tailleurs de pierre, plâtrier, terrassiers, manœuvres.

Monsieur Souchaud, secrétaire de la Bourse du Travail devant 500 auditeurs a pris la parole et dans un discours très précis a su démontrer à cette assemblée la nécessité de se grouper pour faire approuver auprès des pouvoirs publics leurs revendications et de faire appliquer par la suite en ce qui concerne les travaux publics 5 % seulement de main d’œuvre étrangère et en ce qui concerne les entreprises privées, 10 %.

Et ce dans le plus bref délai possible tout en tenant compte des égards qui leur sont dus et que dicte la plus stricte humanité.

Beaucoup d’entrepreneurs du bâtiment étaient présents à cette réunion corporative et ces entrepreneurs ont été unanimes à approuver l’heureuse initiative de cette assemblée.

R.G.

 

 

le 15/06/2020 à 15:27

Source : L'Avenir de la Vienne

main d'œuvre, étranger, protestation

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