0177017/02/1933POITIERS
CONTRE L’AUGMENTATION DES IMPÔTS
En fermant leurs magasins, jeudi après-midi, les commerçants poitevins se sont associés aux protestations.
Répondant à l’appel de l’Union commerciale et industrielle et du syndicat des contribuables, commerçants et industriels poitevins se sont associés à la pacifique manifestation de protestation contre l’augmentation des impôts en fermant leurs magasins jeudi de midi à 15 heures. La fermeture était quasi générale. Magasins d’alimentation, de chaussures, de bijouterie, de mercerie, lingerie, tailleurs, etc., avaient leurs devantures closes. Toutes portaient des affiches indiquant « Pourquoi nous fermons ». La ville prenait, avec toutes ces devantures fermées, portant bien apparentes, ces affiches blanches, un aspect bien inaccoutumé. Dans les rues la foule des curieux se pressait comptant les abstentionnistes. Ceux-ci étaient rares – si rares qu’on les pouvait presque compter sur les doigts. La libraire était la branche commerciale où il y avait le plus d’abstentionnistes. Les cafés étaient ouverts, selon les consignes données par la Confédération nationale des limonadiers. Plusieurs cafetiers, néanmoins, avaient passé outre à des directives en fermant leurs établissements et en placardant des affiches identiques à celles apposées par leurs collègues commerçants.
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Mais les conversations allaient leur train. Et bientôt la foule – il y avait là quelque huit cents personnes – décida de se rendre en cortège à la Préfecture. Aussitôt dit, aussitôt fait. Le cortège, par la rue Victor-Hugo, gagna la place de la Préfecture. Il stationna là quelques minutes pendant lesquelles des cris divers furent poussés. Puis le cortège, que précédait des agents, se rendit rue Gambetta où il s’arrêta devant un magasin qui n’avait pas fermé. Le commerçant fut conspué pour ne point s’être associé à la manifestation de ses collègues.
Les manifestants poursuivant leur route rue Gambetta, arrivèrent encore devant un important magasin dont les vitrines portaient en affiches jaunes, très apparentes : « le magasin restera ouvert jeudi, toute la journée ». Craignant que les manifestants qui ne paraissaient pourtant pas animés de belliqueuses intentions, ne montrèrent par des gestes leur réprobation, on avait fait appel à la gendarmerie. Plusieurs gendarmes, le mousqueton à la bretelle, gardaient donc les vitrines de ce magasin, devant lequel les manifestants poussèrent des cris variés, conspuant le propriétaire.
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UNE PROTESTATION DES PHARMACIENS
On nous communique :
« Les pharmaciens de Poitiers, soussignés, particulièrement émus par l’augmentation de l’impôt sur les spécialités pharmaceutiques, porté de 6 à 12 % - véritable impôt sur la maladie – se font un devoir d’élever hautement leurs protestations contre l’accroissement d’une contribution dont les conséquences seront inévitablement des charges et des difficultés nouvelles dans l’application des lois sociales.
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le 17/06/2020 à 15:29
Source : L'Avenir de la Vienne
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