CGT

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Nous avons appris que ce matin vers 11 heures, une délégation se serait présentée devant M. le Préfet pour lui notifier que, suivant les décisions prises par la C.G.T. une grève serait déclarée le lundi 12 février pour la défense des libertés publiques.

RAPPORT DE POLICE (Arch. Départ. 4 M 1548)

Ville de Poitiers
Commissariat central
A M. le Préfet

11 février 1934

J’ai l’honneur de vous informer qu’une réunion privée organisée par l’Union des syndicats confédérés de Poitiers a eu lieu hier, 10 courant à 20 H. 30 salle de la Maison du peuple.

900 personnes environ y assistaient.

MM Souchaud, secrétaire à la Bourse du Travail, Guillon et Pouilloux, instituteurs, Marmin et Bouquet, étudiants, Quintard, employés des chemins de fer, Viaud Henri, groupe radical socialiste.

M. Souchaud remercie les assistants d’être venus en aussi grand nombre, en raison de la gravité des évènements actuels, il critique les partis réactionnaire et fascistes, lesquels, dit-il, n’ont qu’un seul but, celui de supprimer nos libertés et d’instaurer un régime de force et de violence. Il invite tous les ouvriers à se grouper en comité de façon à se défendre contre un tel régime.

Ensuite il demande aux assistants de chômer en plus grand nombre le lundi 12 février courant.

La parole fut donnée ensuite à Quintard, lequel critique également le parti réactionnaire, toutes les polices, en disant qu’au lieu de soutenir les ouvriers elles soutiennent les camelots du roi.

Il termine en invitant ses camarades cheminots à faire grève le lundi 12 courant (arrêt de 15 minutes pour les services sédentaires et une minute pour les services roulants), après le coup de sifflet donné pour le départ d’un train.

DÉCLARATION DE L’UNION LOCALE (Arch. Départ.  4 M 1548)

Au nom de ses 2.000 adhérents.

L’Union locale des syndicats confédérés de Poitiers

Réunie d’urgence à la Bourse du Travail

En présence de la gravité exceptionnelle des évènements qui se sont déroulés ces jours derniers ;

Persuadée que leur développement ne pourrait que porter atteinte aux libertés publiques ;

Résolue à s’y opposer par tous les moyens dont elle dispose ;

Proteste avec force contre les précédés de panique des émeutiers dont le but tend à saper les institutions républicaines et démocratiques ;

La classe ouvrière organisée déclare qu’elle ne permettra pas que les scandales soient exploités contre le régime.

Elle croit devoir indiquer à Monsieur le Préfet qu’elle n’hésiterait pas à enrayer de semblables manifestations à Poitiers.

Pour l’Union locale, le secrétaire Souchaud