0182612/02/1934CHATELLERAULT
Les ouvriers chômeurs et ceux qui ont été victimes de la crise de travail depuis le mois de septembre dernier, se sont réunis le vendredi 2 février, à l’Hôtel de ville, au nombre de 150.
M. Audinet rend compte, avec toutes les pièces à l’appui, de l’utilisation des sommes qui lui ont été versées pour remettre des secours aux chômeurs. Il souligne que ces sommes ont été employées à l’achat d’articles de 1re nécessité tels que galoches, souliers, vêtements, destinés surtout aux enfants et au paiement de bons de viande.
Les ouvriers chômeurs ont été secourus par ces dons ou subventions de septembre à décembre.
M. Audinet indique que MM. Monteney, Ruet, Rousseau et la Brasserie Grillon ont mis en totalité 50 bons de 50 kilos de boulets à sa disposition.
Ces bons ont été particulièrement précieux pendant la période de froid de décembre.
M. Audinet tient à exprimer, au nom des chômeurs, sa gratitude aux commerçants châtelleraudais pour les sommes qu’ils ont versées dans le but de venir en aide aux sans travail et pour les réductions importantes qu’ils ont consenties ainsi que pour les dons en nature que certains d’entre eux ont fait. M. Audinet précise pour conclure sur cette question des secours, qu’il a surtout tenu compte, pour la répartition, du nombre des enfants à charge de chaque foyer et de l’état de santé des membres de la famille.
Il continue son exposé en indiquant que le Conseil des Directeurs de la Caisse d’Épargne avait voté, en mai, une somme de 10.000 fr. qui fut remise spécialement pour les chômeurs, au bureau de bienfaisance.
Au moment où il apprit que cette somme allait être épuisée, il adressa une lettre au président du conseil pour appeler MM. les directeurs sur la crise du chômage à Châtellerault et leur demander de bien vouloir voter une nouvelle somme.
Cette lettre reçut une suite favorable puisque le 15 décembre, une nouvelle subvention de 5.000 fr. fut remise au bureau de bienfaisance pour les chômeurs et leurs familles.
Aussi M. Audinet tient-il à adresser l’expression de sa vive gratitude à MM. les directeurs de la Caisse d’Épargne.
M. Audinet dit qu’il a également signalé par lettre la situation à M. Tranchand, député.
Profitant d’un voyage à Châtellerault, M. Tranchand a fait part à M. Audinet de son intention de créer un Comité philanthropique et aussitôt cette initiative fut suivie de réalisation.
D’autre part M. Grateau, adjoint au maire, a fait connaître à M. Audinet qu’il avait pris la précaution de prévoir dans le budget de 1934 un crédit de 100.000 fr. pour faire face aux travaux de chômage.
M. Audinet tient à appeler l’attention des chômeurs sur l’importance des sommes dépensées depuis septembre pour le règlement de leurs salaires.
Il croit donc devoir dire que, dans l’intérêt des chômeurs et des contribuables, il y a lieu d’éviter tout abus.
M. Audinet communique à l’assemblée que bon nombre de chômeurs, se trouvant dans l’impossibilité de régler en une seule fois leurs impôts, il a fait les démarches nécessaires à la recette des Finances.
Il est heureux de dire qu’il a reçu le meilleur accueil de M. Moron, fondé de pouvoir et du personnel de la perception.
Pour tous les cas, en complet accord avec les chômeurs, des facilités de paiements ont été accordées.
M. Audinet tient à souligner que la Recette des Finances avait même accueilli favorablement l’exonération totale d’impôts, à titre exceptionnel, pour les contribuables, pères de trois enfants à leur charge et employés aux travaux de chômage, mais le premier adjoint a refusé d’accorder cette exonération.
Il en profite pour dire que la Municipalité devrait bien interpréter dans un sens plus large, surtout pour les ouvriers chômeurs, pères de famille, le terme « indigent ».
M. Audinet déclare que, pour le règlement des termes de loyer en retard il a fait quelques démarches près des huissiers, afin d’obtenir une solution conciliatrice.
Il fait observer que, dans ce domaine, il est parfois délicat d’agir, car il arrive qu’on se trouve en présence de petits propriétaires comptant pour vivre, sur les ressources provenant de leur location.
Il invite donc les ouvriers chômeurs dans la mesure où ils peuvent le faire, d’acquitter régulièrement les formes de leur loyer.
Au sujet de la réfection de la route de Richelieu, deux questions sont soulevées.
L’une est relative aux tarifs d’extraction des carrières de Naintré, considérés comme trop faibles par les ouvriers auxquels ils sont appliqués. L’autre concerne le règlement de petites sommes dues à quelques ouvriers.
Deux délégations sont nommées pour s’occuper de ces questions qui sont d’ailleurs actuellement en voie de solutions satisfaisantes.
Deux questions se rapportant, la première à l’emploi de la main d’œuvre étrangère, la deuxième aux travaux réguliers que font en dehors de l’établissement, certains ouvriers de la Manufacture d’armes, sont posées.
M. Audinet précise les données du problème de l’emploi de main d’œuvre étrangère, la deuxième question, il fait connaître comment se pose exactement la question et ce qu’il y a lieu de faire pour arriver à obtenir qu’il soit mis un terme à certains abus.
Renouvellement du bureau
M. Audinet fait procéder au renouvellement du bureau. A l’unanimité, celui-ci est composé de la façon suivante :
Président : M. F Audinet ; secrétaire : M. Avant ; délégués : MM. Plessard, Faucon, Piboule, Auger, Maupioux, Savin.
La réunion prend fin au milieu d’une extrême camaraderie, par l’approbation de l’ordre du jour que nous avons publié.
le 21/06/2020 à 18:13
Source : L'Avenir de la Vienne
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