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0182712/02/1934CHATELLERAULT

MISE AU POINT DU COMITE DE CHÔMEURS

Le Comité de défense des chômeurs déplore que, depuis quelques temps, des polémiques de presse prennent pour enjeu les sans travail châtelleraudais.

Il estime qu’il y a certainement mieux à faire, de part et d’autre d’ailleurs, que de se livrer à des batailles électorales sur le dos des ouvriers chômeurs de la ville de Châtellerault.

Afin, au surplus, de démontrer qu’il est complètement en dehors de ces disputes de plumes, il indique qu’il décline toute responsabilité quant aux personnes mises en cause ou critiquées soit dans les articles, soit dans les réponses. Son président, du reste, nommé secrétaire du Comité philanthropique n’a pas accepté cette fonction afin de conserver à l’action proprement dite des chômeurs son caractère absolu d’indépendance.

Personnellement il tient à déclarer que son rôle, au sein du Comité philanthropique, se borne à prendre la défense des intérêts des chômeurs dont il s’est occupé seul pendant 6 mois.

Simplement dans ce but il assiste aux séances d’examen des demandes et à celles de distribution des secours.

Le Comité est mis dans l’obligation de préciser qu’à lire les articles, il semblerait que ce soit la mairie et le président du Comité philanthropique qui aient tout fait pour les chômeurs.

Il y a, de part et d’autre, une inexacte appréciation des faits qu’il convient de redresser.

Lorsque le comité des chômeurs a commencé son action en juillet dernier, tous ceux qui aujourd‘hui cherchent à s’attribuer les mérites ignoraient le chômage.

La Municipalité, à la suite des interventions répétées de notre comité, ne commença à s’en soucier qu’en septembre et les autres en décembre.

C’est en effet après les démarches de nos délégués de la Municipalité qu’elle mit à exécution un ensemble de travaux communaux et c’est après l’envoi en décembre d’une lettre adressée par notre président à M. Tranchand que le député prit l’initiative de constituer le Comité philanthropique.

De septembre à décembre, en silence, sans réclame, sans dramatiques appels à la population et malgré parfois la mauvaise humeur du 1er adjoint, le Comité a poursuivi l’attribution des secours les plus urgents et a réussi à franchir, en donnant satisfaction à tous, les grands froids de décembre.

En ce qui concerne les moyens de contrôle, le Comité en a à sa disposition qui sont au moins aussi sûrs et aussi importants que ceux de la Mairie.

Il y a, en effet, beaucoup de renseignements qu’il recueille de la bouche même de ceux qu’il aide ou défend et ces précisions bien souvent ne parviennent pas jusqu’à la Municipalité.

Au surplus, tout ce qui a été distribué a été inscrit et des visites ont été faites au domicile de bien des chômeurs.

Le Comité s’inscrit enfin en faux contre cette affirmation que la crise de chômage n’est pas plus grave cette année que l’an dernier.

En 1932 il n’y pour ainsi dire.. octobre et novembre.

En 1933 il y en avait une trentaine en septembre, une soixantaine en octobre et une centaine en novembre.

Pendant l’hiver 1932-1933 le maximum fut légèrement supérieur à 150 et ce fut seulement quand la scierie Tixier ferma subitement ses portes.

En décembre 1933, pendant la période des grands froids, le nombre des chômeurs atteignit 185 environ.

Le contingent, en outre, décroît cette année bien plus lentement que l’an dernier, actuellement il y a encore 130 chômeurs.

Les sans travail, en présence de cette situation, demandent donc qu’on les aide, qu’on les secoure dans le calme, le silence et surtout qu’on ne se serve pas d’eux pour se livrer à des polémiques électorales ou personnelles qui ne font guère ressortir la noblesse de sentiments de leurs auteurs.

F. Audinet, président du Comité des chômeurs.

 

le 21/06/2020 à 18:32

Source : L'Avenir de la Vienne

comité chômeurs, solidarité

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