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0183318/02/1934CHATELLERAULT

CE QUE LES MANIFESTANTS DE LUNDI ONT OUBLIÉ DE DEMANDER

On nous prie d’insérer :

En tête de la manifestation de lundi soir se trouvait le « camarade » Raymond Allain, ajusteur à la Manufacture d’armes et correspondant de « La France de Bordeaux ».

Selon sa manie de toujours vouloir parader, l’ouvrier Allain, s’était placé en avant, à côté du chef des bolchevicks.

On affirme que ce communiste fantaisiste est l’auteur de l’ordre du jour du meeting révolutionnaire de lundi et, il a fait approuver, dans le texte, par les pauvres manifestants, cette sensationnelle vérité de M. de la Palisse que « Paris ne représente pas la France entière ».

Il n’y aurait là, néanmoins, rien de bien grave si nous ne devions pas aller jusqu’à dire aux ouvriers que le « camarade » Allain a tout l’air, pour eux, d’être un « faux frère ».

Ce manifestant de lundi a, en effet, une façon bien singulière de pratiquer la « lutte des classe ».

D’abord il est peut-être le seul de la classe ouvrière à émarger à autant de budgets.

Il est payé, en effet, comme ajusteur à la Manufacture, par le budget de l’État. Sa femme touche son traitement d’institutrice sur le même budget et il trouve encore le moyen de se faire verser une indemnité de logement de 1.200 francs prise sur le budget communal.

Ce qui n’a pas empêché et n’empêche nullement encore ce « foudre de guerre prolétarien » d’entreprendre de nombreuses installations de chauffage central en compagnie de son ami Puy.

Les petits entrepreneurs que nous sommes, accablés de charges de toutes sortes, ont souvent été victimes de ces deux ouvriers cumulards.

Bien des fois nous avons faits des devis et ces soi-disant militants de la classe ouvrière, ne payant ni la patente ni les impôts que nous supportons, sont venus par ce moyen nous « couper l’herbe sous le pied ».

Les conséquences de cette concurrence déloyale ne sont exercées non seulement contre nous mais aussi sur nos ouvriers. N’ayant pas toutes les installations à entreprendre et n’ayant plus, par suite, suffisamment de travail, nous avons été obligés de mettre quelques-uns de nos ouvriers en chômage. Si, dès lors, ces deux manifestants veulent se consacrer aux installations de chauffage central, qu’ils quittent la Manufacture d’armes et deviennent entrepreneurs.

.../…

Mais tant qu’ils resteront à la Manufacture d’armes, nous disons bien haut, que c’est l’intérêt des ouvriers des industries privées et du bâtiment de faire mentionner, dans les ordres du jour qu’on leur fera approuver : « que la mise en chômage de certains d’entre eux est due à des ouvriers qui comme le « manifestant » Allain et son compère Puy pensent beaucoup plus à leurs occupations de l’extérieur qu’à leur travail à la Manufacture d’armes ».

Un groupe d’entrepreneurs de plomberie et de chauffage central patentés.

 

 

le 22/06/2020 à 16:59

Source : L'Avenir de la Vienne

protestation, patrons, manufacture

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