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0192525/01/1936POITIERS

APRÈS LE CONGRÈS DE L’UNION DÉPARTEMENTALE

C’est un fait. La scission n’est plus qu’un souvenir qui, espérons-le, s’effacera rapidement. Notre congrès, qui fut le 24e depuis la fondation de l’U.D., a scellé l’unité reconstituée.

Ce que fut le congrès ? Un congrès de fusion d’abord au cours duquel l’U.D. a été reconstituée, les statuts « rajeunis » et adaptés aux besoins actuels et l’organisme de direction désigné.

La deuxième séance présenta un non moindre intérêt puisque la discussion qui s’institua devait porter sur deux points très importants : l’orientation syndicale et la question du Front populaire vis-à-vis des syndicats.

Ce fut un débat parfois passionné, mais dans lequel les délégués, en apportant le point de vue particulier de leurs organisations, parlèrent dans un sens souvent différent quoique d’accord sur le principe.

Les uns veulent garder au syndicalisme sa véritable physionomie et son indépendance absolue vis-à-vis de tous les autres groupements ; d’autres pensent que le syndicalisme a sa place toute marquée au sein du Front populaire, pour donner à ce dernier un caractère qu’il ne peut avoir sans la présence des syndicats ouvriers.

Finalement ce fut cette dernière thèse qui fut admise par le congrès. Cependant le congrès, en adoptant un rapport établi sur la question, déclarait qu’il donnait à cette adhésion au Front populaire, une signification bien nette sur laquelle il n’y avait pas lieu de se méprendre.

Le syndicalisme, de par sa charge, est indépendant des partis politiques, son adhésion au Front populaire ne doit en rien aliéner cette indépendance, elle ne doit même pas la diminuer.

Le Front populaire sera-t-il appelé à faire un jour ou l’autre de la politique électorale ? Nul ne peut préjuger de l’avenir et il est possible sinon probable que lors des élections prochaines, et en particulier au deuxième tour, le Front populaire prenne position pour tel candidat contre un autre candidat.

C’est alors que nous déclarons, et notre congrès l’a dit avec force, notre collaboration au Front populaire doit s’arrêter le jour où celui-ci entre dans la bataille électorale. Il n’est pas possible que le syndicalisme, qui groupe des gens de tous les partis et aussi des gens sans parti, se prête à une opération électorale qui pour lui, correspondrait à un véritable suicide.

C’est la condition essentielle de notre adhésion au Front populaire que nous avons formulée avec cette réserve que chacun comprendra.

Certes, nous apporterons à nos camarades du Front populaire, une collaboration aussi étroite que possible, nous les aiderons, selon nos moyens, dans leur propagande, nous exposerons la position du syndicalisme par rapport aux problèmes économiques du jour, nous appellerons nos adhérents à se dresser contre toute tentative de fascisme, contre la guerre et pour le maintien des libertés ; Mais que l’on ne nous demande pas plus, car nous ne le pourrions pas.

Henri Souchaud
Secrétaire de l’U.D. des syndicats ouvriers

 

 

le 30/06/2020 à 17:41

Source : Le Front Populaire de la Vienne

congrès, fusion, politique

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