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Il annonce qu’à l’issue de la séance du conseil municipal de Tulle, M. Chammard, député-maire, interrogé au sujet de la réintégration, à la manufacture d’armes de Châtellerault, du contremaître électricien Chassagne, a répondu qu’il avait saisi le Ministre de la Guerre de cette affaire.

Comme maire, déclara-t-il, je n’avais pas à intervenir, mais devant l’émotion causée, j’ai cru devoir, comme parlementaire, protester contre cet état de choses. J’ai reçu un ordre du jour du syndicat des ouvriers de la manufacture d’armes de Tulle. JE l’ai aussitôt transmis au Ministre.

Diverses versions circulant dans Châtellerault à propos de l’affaire pour laquelle fut condamné à cinq ans de prison le contremaître Chassagne, il est bon de préciser brièvement les faits qui ont motivé cette condamnation.

Menacé par un ouvrier qui lui reproché en termes véhéments de l’avoir empêché d’entrer à la manufacture d’armes de Tulle, M. Chassagne sortit son révolver. L’ouvrier étant devenu de plus en plus menaçant et s’étant rapproché de lui au point de le toucher, M. Chassagne plaça l’arme en direction de son antagoniste. Le coup partit. L’ouvrier s’affaissa. La balle du révolver l’avait tué.

M. Chassagne fut condamné à cinq ans de réclusion par la Cour d’assises de la Corrèze. Cette peine fut transformée en cinq années de prison à Limoges. Après deux années de détention, M. Chassagne fut libéré. Le conseil de discipline de la manufacture d’armes de Tulle a donné un avis défavorable à sa réintégration mais seulement par 3 voix contre 2. Le ministre de la Guerre ayant décidé de réintégrer le contremaître Chassagne à la manufacture d’armes de Châtellerault, la direction de cet établissement n’a pu que s’incliner devant cet ordre supérieur.

Comme nous l’avons indiqué hier, les chefs du contremaître Chassagne se déclarent, en toute impartialité, satisfaits de ses services.