CGT

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Attention aux syndicats diviseurs.

Depuis longtemps un grand mécontentement régnait dans notre atelier. Le contre-maître avantageait certains ouvriers et ouvrières en même temps qu’il désavantageait les autres.

Sur l’initiative de quelques camarades hommes et femmes, il fut décidé de reconstituer le syndicat qui obtint à la première réunion 45 inscriptions.

Mais, après manœuvres jésuitiques du patron et de la patronne, qui firent une pression éhontée sur le personnel, il y eut plusieurs défections dans le syndicat nouvellement constitué, et il se forma à côté un syndicat ayant le titre de « chrétien » dont le patron est le véritable organisateur.

Dès fondation de notre syndicat, il fut fait des propositions au patron qui les accepta d’abord en présence de l’Inspecteur du travail, et ensuite, après lecture de l’accord collectif en présence des délégués de l’Union locale et des délégués ouvriers.

Cela n’empêcha pas qu’il se rétracta le lendemain sur l’art. 3 de l’accord collectif relatif à la liberté syndicale.

Quelle est la cause de ce revirement ?

C’est qu’entre temps il avait exercé sa pression sur les ouvriers et ouvrières indécis auxquels il lut un manifeste Croix de Feu et que ceux-ci, dans l’espoir sans doute de concilier les bonnes grâces patronales, se coupèrent de leurs camarades et adhérèrent à son syndicat chrétien.

Premier résultat de cette scission : résistance patronale sur l’article 3.

Une autre entrevue eut lieu entre le patron et l’Inspecteur du travail qui l’amena à accepter l’augmentation horaire sans la signature de l’accord collectif.

Depuis, ces adhérents de notre syndicat affilié à la CGT subissent toujours une certaine pression pour les amener à renoncer à leur projet. Tenez bon, camarades. Ne répondez pas à cette pression. Et vous camarades dissidents, venez grossir nos rangs, vous qui, déjà, avez pu mesurer les premières conséquences de votre geste inconsidéré.