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0208505/12/1936CHATELLERAULT

ENTREPRISE DE CONFECTION - RÉPRESSION

A LA MAISON BOILÈVE

La maison Boilève, rue Bourbon à Châtellerault, exploite une entreprise de bonneterie. Entendez par là qu’on y reçoit des laines et que des ouvrières transforment en bas, tricots et autres articles dont une partie est vendue dans un magasin appartenant à la maison et le reste livré à d’autres commerçants.

On ne surprendra personne de ceux qui connaissent les dirigeants de cet établissement en informant que la discipline y signifie soumission absolue à l’autorité patronale, le rendement, travail acharné sans repos ni trêve dans une austérité lugubre, le salaire, non pas rémunération normale d’une tâche pénible, mais aumône gracieuse qui fait que la conception du maximum qu’on peut avoir dans cette maison est inférieure à celle que nous avons du minimum.

Aussi la création d’un syndicat adhérent à la CGT fut-elle considérée par la direction comme blessante à son égard. Et d’agir aussitôt pour faire la part de ce qu’on estime le feu et d’opposer une organisation concurrente que nous avons eu le regret, en raison du respect que nous nous imposons de toutes les croyances, de croire intitulée chrétienne. Mais la majorité restée fidèle à la seule véritable organisation syndicale qui est la CGT. Alors l’attaque se précisa et quelques jeunes ouvrières, sous des prétextes divers, connurent le licenciement : elles n’appartenaient pas au syndicat domestiqué. La confiance en nos organisations étant inébranlable, ce fut la secrétaire même de notre syndicat, déléguée du personnel, qui fut congédiée à son tour dans des conditions scandaleuses sur lesquelles nous reviendrons. C’est là, une entorse grave à une des clauses principales des célèbres accords de Matignon au bas desquels figuraient des signatures auxquelles nous accordions quelque valeur : celles des représentants de la Confédération générale du patronat français.

Contentons-nous aujourd’hui d’épingler que la maison Boilève, qui a augmenté sa marchandise de 20 à 25 % et travaille avec des laines acquises avant la hausse, n’a pas encore accordé un centime d’augmentation à son personnel. Ce qui n’empêchera pas certains personnages intéressés de faire porter sur la classe ouvrière la responsabilité de l’augmentation du coût de la vie.

L’Union locale des syndicats

 

 

le 06/08/2020 à 13:08

Source : Le Front Populaire de la Vienne

commerce, répression, syndicalisation

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