0210514/01/1937CHATELLERAULT
UN NOUVEAU CONFLIT DANS LE MONDE DU TRAVAIL
Nous avons relaté il y a peu de temps le conflit qui opposa dans notre ville les ouvriers de l’entreprise d’installations électriques Jost et Sutter à leurs patrons et nous fûmes heureux de souligner la fin d’une grève qui avait causé assez de tort aux ouvriers et à leurs employeurs.
Nous pensions que les promesses enregistrées par les électriciens au cours des pourparlers engagés en présence de MM. Le sous-préfet et le maire de notre ville, seraient tenues et que la période de tension ne laisserait bientôt plus aux uns et aux autres que le souvenir d’une courte incompréhension mutuelle.
C’est que – ainsi que nous le faisait si justement remarquer un des représentants les plus qualifiés de l’Union locale des syndicats – la plupart des employeurs de notre ville, après une courte période d’hésitation, ont compris qu’il fallait accepter les améliorations sociales votées depuis six mois et appliquer au mieux toutes les décisions parlementaires.
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La grève qui se déclara au sein de l’entreprise Jost et Sutter avait des causes assez lointaines. Lorsque les ouvriers demandèrent l’application de la loi sur les congés payés, le ou les chefs de l’entreprise ne se refusèrent pas à ces nouvelles conditions de travail, mais les ouvriers s’aperçurent qu’au lieu des neuf heures de présence qu’ils fournissaient, huit simplement leur étaient comptées sur leurs feuilles de paie.
Les ouvriers qui s’étaient syndiqués, se renseignèrent à la Bourse du Travail et demandèrent le paiement des heures qu’ils avaient accomplies.
Ils demandaient également une augmentation qui semblait modeste.
Ces revendications n’ayant pas été acceptées, la grève dont nous avons relaté ses phases, se déclencha.
A la fin, grâce aux différentes médiations, les ouvriers reprirent le travail enregistrant les promesses que les heures qu’ils réclamaient seraient payées et que le prix de leur salaire horaire serait majoré de 0 fr. 25.
Mais le 21 décembre une réglementation sur la loi de quarante heures apparaissait, accordant le bénéfice de celle-ci à une partie du personnel. Cela impliquait automatiquement au salaire horaire appliqué, une tarification au coefficient 1,2.
Vendredi dernier avait lieu la paie du personnel de la maison et celui-ci, en prenant connaissance des feuilles de comptabilité, se rendait compte que seul était appliqué le barème 1,2 sans tenir compte de l’augmentation horaire primitivement promise de 0 fr. 25. Un mécontentement en résultait, mais les ouvriers décidèrent de faire une démarche auprès de leurs patrons.
Samedi matin, avant l’heure d’embauche, ils engagèrent des pourparlers mais leurs espoirs furent déçus.
Ils décidèrent de ne point reprendre le travail, demandant l’application de la nouvelle loi sur la conciliation et l’arbitrage obligatoire.
Un refus absolu leur fut opposé et les entrepreneurs répondirent par un licenciement général.
M. le sous-Préfet alerté a tenté une nouvelle fois de concilier les deux parties mais, jusque-là, il n’a pu obtenir de réunir employés et employeurs par suite du refus formel de ces derniers.
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le 08/08/2020 à 14:49
Source : LA FRANCE DE BORDEAUX
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