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L’APPLICATION DE LA LOI DE QUARANTE HEURES PERMETTRA-T-ELLE DE RÉSORBER LE NOMBRE DE SANS EMPLOI POITEVINS ?

« En attendant, nous expose Monsieur Gautier, directeur de l’Office de placement, la ville va venir en aide à leur détresse en leur procurant un peu de travail, dix jours par mois… »

Ces pauvres visages las, ces humbles silhouettes, ces vêtements modestes – trop modestes pour ne pas y déceler la misère – je les avais déjà vus trop souvent… Ils étaient là, une quinzaine, entassés dans l’étroit couloir, pressés contre le mur, comme pour s’intégrer à son ombre. De temps à autre, un homme, plus rarement une femme, venait silencieusement – si elle ne cherche pas le grand jour, la détresse n’est pas non plus bavarde – s’ajouter à la file.. Ainsi un mouvement se créait. Les uns arrivaient, d’autres partaient. Non sans avoir précieusement serré dans leur poche la carte chargée d’une estampille fraîche. Leur carte de chômage…

Car c’était jour de pointage – il se répète, sauf erreur de ma part, trois fois dans la semaine -pour les chômeurs poitevins.

.../…

- La loi de quarante heures, bien qu’appliquée dans la métallurgie et dans le bâtiment, déclare M. Gautier, n’a pas encore amené une résorption sensible du chômage, dans le département de la Vienne où deux centres, Châtellerault et Poitiers, sont touchés. Elle a amené, toutefois, une amélioration certaine en ce qui concerne le chômage partiel, en voie de disparition. Mais, pour ce qui est du chômage total, la situation demeure stationnaire. C’est ainsi qu’à Poitiers le nombre des chômeurs « complets » oscille toujours aux environs de cent cinquante.