CGT

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Un temps à décourager les bonnes volontés. Une pluie fine tombant sans arrêt jusqu’à l’exaspération. Et pourtant, avant l’heure de la réunion (c’est rare à Châtellerault), il n’y avait plus une place de libre dans la salle du cinéma Majestic ; peu à peu les travées, les escaliers, le vestibule et la salle du café regorgèrent. Quinze cents travailleurs, salariés ou non, avaient répondu à l’appel de la C.G.T. Heureusement que la diffusion fut parfaite et pas un seul instant l’intérêt ne se relâcha au cours des deux heures d’exposé de Frachon.

Très sympathique le secrétaire confédéral, d’emblée, conquit la foule qui manifesta son adhésion au geste des ouvriers couteliers châtelleraudais offrant à leur camarade, l’ouvrier métallurgiste Frachon, un article de leur fabrication – de ces ouvriers, artistes de la coutellerie, mais payés comme manœuvres spécialisés.

D’une voix chaude, plutôt agréable, dans un langage très simple et très clair, Frachon « expliqua » la position de la C.G.T. L’unité syndicale, la poussée de juin, la peur du capitalisme, ses concessions, son redressement actuel, le syndicalisme et le Front populaire, la grave question espagnole, furent tour à tour évoqués et fouillés pour la plus grande édification des auditeurs.

Ce meeting marquera une date dans l’histoire du syndicalisme châtelleraudais. Les syndicats, l’Union locale y puiseront une vigueur nouvelle et à ce sujet la réunion de réception organisée avant dîner à la Bourse du Travail, par le grand nombre de militants qui s’y rendirent, l’esprit de franche camaraderie, le sérieux des questions posées, fut plutôt réconfortante. Et nous pouvons allégrement aborder le deuxième point de notre programme d’action. Maintenant que nous avons - presque – fait le plein de nos organisations, tout en poursuivant le recrutement, nous voulons faire de chaque adhérent, non seulement un simple cotisant collant régulièrement ses timbres sur sa carte mais de cœur et d’esprit un véritable syndicaliste.

Qu’on se passe le mot d’ordre :

Syndiqué, soit un syndicaliste.

A. Pouilloux