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0213925/03/1937POITIERS

LE PERSONNEL DE L'ENTREPRISE D'ÉBOUAGE S'EST MIS EN GRÈVE CE MATIN

Le service a été partiellement assuré par les cantonniers de la ville.

Ce matin le service de nettoiement de la ville n’a pas fonctionné.

Les ouvriers de l’entreprise Aubry, au nombre de 20, se sont mis en grève et ont occupé les garages de la route de Ligugé, où sont remisés les camions de transport des ordures ménagères.

Seules les principales artères de la ville ont été nettoyées par les cantonniers et les camions municipaux.

De nombreuses personnes ont dû rentrer les poubelles pleines et en espérant, toutefois, que cette grève serait de courte durée.

Au sujet de cet évènement poitevin nous avons cru utile, afin de connaître aussi exactement que possible les raisons pour lesquelles cette grève a été décrétée, de rendre visite à la fois à M. Aubry, directeur de l’entreprise, et à M. Souchaud, secrétaire de la Bourse du Travail, représentant les ouvriers.

Le secrétaire de la Bourse du Travail s’attendait à cette grève depuis quelques jours.

En effet, toujours d’après M. Souchaud, les ouvriers employés par M. Aubry se plaignaient que ce dernier ne leur avait pas versé à la fin du mois l’effet rétroactif de la loi sur les salaires. Après entente avec ses ouvriers, M. Aubry avait promis à ceux-ci de leur donner l’effet rétroactif demandé du 1er janvier 1937 alors qu’ils avaient droit à partir de juillet 1936. D’autre part, il devait leur verser cette somme en quatre mois à raison d’un quart par mois.

C’est seulement pour cette raison que les 20 ouvriers décidèrent, hier soir, de se mettre en grève.

De son côté, M. Aubry déclare qu’il lui est impossible, par suite de l’augmentation considérable de ses frais depuis l’élaboration du cahier des charges il y a cinq ans, de répondre favorablement à la demande de ses ouvriers.

Il va d’ailleurs en appeler à la municipalité, à laquelle il avait adressé, dès juillet 1936, une lettre demandant la révision du marché.

Aussitôt l’ordre de grève donné, les 20 ouvriers se sont installés sur des bancs ou des chaises, dans les garages servant de dépôt aux camions. Puis ils ont fermé le portail de la cour et là, ils attendaient patiemment, tout en faisant un peu de musique, la fin du conflit.

Cet après-midi, à 15 h. 30, une réunion a eût lieu à la Préfecture, entre le patron et les délégués ouvriers.

Cette entrevue a lieu à la suite d’une conversation, ce matin, entre M. Aubry et plusieurs membres de la municipalité, dont M. Fumeau.

Espérons que le conflit sera définitivement réglé ce soir et que, dès demain matin, le service normal reprendra.

 

 

le 12/08/2020 à 16:36

Source : L'Avenir de la Vienne

éboueurs, salaires

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