0215624/04/1937CHATELLERAULT
Les retraités de la Manufacture d’armes et les veuves de retraités, appartenant à la Fédération ds retraités de l’État, ainsi que ceux de l’arrondissement, membres du gouvernement ont tenu une assemblée générale le 17 avril, au nombre de deux cents, sous la présidence de M. Simonnet, assisté de MM. Beaulu et Rabatteau comme assesseurs.
Après avoir entendu l’exposé des délégués, l’assemblée, heureuse du travail accompli, a déclaré faire confiance au conseil d’administration pour qu’il poursuive l’action destinée à faire aboutir les modestes et légitimes revendications des retraités et à la Fédération nationale pour qu’elle continue les démarches et expose à nouveau la situation lamentable dans laquelle se trouve les plus déshérités de tous les retraités de l’État.
Ceux de Châtellerault ne peuvent, en effet, admettre que ceci :
Si le gouvernement manque d’argent, il n’y en a pour personne ; mais s’il y a de l’argent qu’on commence par ceux qui en ont le plus grand besoin.
Or, les retraités sont convaincus que c’est le contraire qui se passe.
Les retraités de Châtellerault, constatant l’indifférence du gouvernement à l’égard des vieux travailleurs de l’État, actuellement retraités, estiment qu’il serait grand temps que MM. Léon Blum et Vincent Auriol mettent leurs actes en accord avec leur programme. Ils soulignent que ce serait un acte de justice, une grande œuvre humanitaire à l’actif du gouvernement de donner du pain à ceux qui en manquent, qui habitent des taudis dans lesquels la maladie les guette à chaque instant et sont obligés de porter des vêtements jusqu’à ce que ceux-ci tombent en loques, ayant ainsi plus l’air de mendiants que de retraités de l’État.
Ils comptent sur la Fédération pour dépeindre la situation misérable dans laquelle il se débattent et qui se caractérise par un manque de soins et de privations de toutes sortes pour tous ceux qui touchent moins de 12.000 francs de retraite par an et ils souhaitent ardemment voir la Fédération leur apporter l’espoir de que leurs souffrances seront bientôt apaisées.
Ils adjurent le gouvernement d’entendre les plaintes de tous ces malheureux qui souffrent en silence et ne demandent pas l’aumône mais seulement le nécessaire pour vivre les quelques années qui leur restent et réclament un soulagement des privations qu’ils s’imposent par suite de l’accroissement du coût de la vie.
Notons que ces petits retraités que nous connaissons pour la plupart, sont des gents extrêmement calmes et pondérés.
Il est certain que si l’ordre du jour et conçu en termes si rigoureux, c’est qu’il règne parmi eux un vif mécontentement qui paraît pleinement justifié à leurs dirigeants.
le 13/08/2020 à 15:41
Source : L'Avenir de la Vienne
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