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0232425/09/1938POITIERS

RÉUNION DU COMITÉ GÉNÉRAL DE L’UNION LOCALE DES SYNDICATS OUVRIERS

Le Comité général de l’Union locale des syndicats ouvriers de Poitiers s’est réuni le jeudi 15 septembre à la Bourse du Travail. 30 syndicats étaient représentés.

Le procès-verbal de la dernière réunion a été adopté sans observation.

Le Comité général, après avoir désigné un camarade pour faire partie de la Commission locale des Allocations familiales agricoles a également décidé d’accorder une somme de cinquante francs pour le congrès des vieux travailleurs, en regrettant toutefois que les vieux travailleurs aient cru devoir s’organiser en dehors de la CGT, seul organisme qualifié pour défendre tous les travailleurs, vieux et jeunes.

Des explications ont été fournies par le secrétaire en vue de la représentation des syndicats au congrès confédéral de la CGT qui aura lieu à Nantes en novembre prochain.

Le secrétaire administratif a suggéré de nouvelles modalités pour la diffusion dans les syndicats de « Messidor » l’hebdomadaire de la CGT. Il a été décidé que chaque syndicat devrait désigner un camarade chargé de la diffusion de ce journal. Des instructions écrites seront envoyées à chaque secrétaire en ce sens.

Le secrétaire a informé le Comité général que les cours professionnels de la Bourse du Travail rouvriraient à partir du 1er octobre. Malgré les difficultés financières éprouvées (les subventions n’ont pas été augmentées) les cours de la Bourse du Travail se développent chaque année. En juin dernier, 21 candidats furent présentés à l’examen du certificat d’aptitude professionnelle, 15 furent reçus. Le Comité général a été unanime pour remercier les professeurs qui se dévoient à cette tâche.

Il est ensuite décidé que la réouverture du collège du Travail aura lieu dans la première semaine d’octobre, la date sera ultérieurement fixée à toutes les organisations syndicales. Pour la séance d’ouverture H. Souchaud, secrétaire de la Bourse du Travail fera une causerie sur l’histoire du mouvement syndical avec une rétrospective locale et Raymond Vidal, professeur agrégé, commencera son cours d’économie politique.

Après un ample débat, le Comité général, au nom de l’Union locale, élève une énergique protestation contre les dérogations accordées à la semaine de 40 heures.

Au moment même où la loi de 40 heures n’est pas appliquée dans de nombreuses professions, alors que certains établissements sont en chômage partiel, il est plutôt paradoxal de penser à accorder des dérogations. La question sera traitée dans le prochain numéro de la Vienne Ouvrière et Syndicaliste et des cas particuliers visant le département seront énoncés.

Sur la proposition d’un des membres, le Comité général vote une résolution regrettant que le Conseil des Prud’hommes n’ai pu se faire représenter au congrès de la Prud’homie qui s’est tenu à Lille et cela parce que la ville de Poitiers n’a pas accordé les crédits suffisants.

Un ordre du jour de protestation contre la sentence arbitrale rendue à l’occasion d’une demande de relèvement des salaires des ouvriers du bâtiment et des travaux publics, a été voté par le Comité général qui s’est déclaré solidaire de ces travailleurs.

Une proposition visant le réemploi des chômeurs âgés inscrits au fond de chômage, ainsi que le relèvement des indemnités de chômage a été renvoyée pour étude aux syndicats intéressés. Le Comité général statuera lors de sa prochaine réunion.

Enfin diverses questions furent évoquées : situation financière de l’U. L., compte de la fête du 1er mai ; prochaines élections prud’homales, avis de subvention du Ministre de l’Enseignement technique ; cartel des services publics ; formation d’une nouvelle section dans les métaux, etc..

Voici le texte des ordres du jour votés :
1. Le Comité général de l’Union locale des syndicats ouvriers de Poitiers, sur la proposition de l’un de ses membres, regrette que le Conseil des Prud’hommes de Poitiers n’ait pu se faire représenter au congrès national de la Prud’homie qui s’est tenu à Lille au début du mois et cela du fait que la ville de Poitiers n’a pas cru devoir voter les crédits suffisants pour assurer la représentation ouvrière et patronale à ce congrès.

2. L’Union locale des syndicats ouvriers de Poitiers élève une vigoureuse protestation contre la sentence arbitrale rendue à l’occasion d’une demande de relèvement des salaires formulée par les syndicats du bâtiment et des travaux publics.
Cette sentence refuse aux ouvriers du bâtiment et des travaux publics l’augmentation qu’ils avaient sollicitée. Il est à noter que les salaires des ouvriers et manœuvres de ces professions n’ont été majorés que de 13 % depuis 1936 alors que les indices officiels du coût de la vie accusent une hausse depuis cette date de 36 %.
Les salaires de 1936 ont en effet été fixés lorsque l’indice était à 91,71 alors qu’aujourd’hui cet indice est passé à 122,92.
Cette sentence constitue donc un véritable déni de justice. Le surarbitre n’a pas voulu, ou n’a pas eu le temps avant ses vacances, tenir compte des arguments logiques et des chiffres exacts donnés par les représentants ouvriers. Il a préféré agir très rapidement et s’en tenir uniquement aux affirmations, d’ailleurs non contrôlées par lui, des arguments patronaux.
Les syndicats du bâtiment et des travaux publics demandaient un relèvement des salaires en fonction de la hausse du coût de la vie qu’ils subissent sans aucune contrepartie ; ils demandaient également un relèvement des allocations familiales dont les taux pour la Vienne sont inférieurs et de beaucoup, à ceux servis dans tous les départements limitrophes.
Le surarbitre n’a voulu tenir aucun compte de ces deux demandes, il s’est borné dans une annexe à sa sentence à donner quelques conseils aux organisations ouvrières et patronales.
L’union locale proteste énergiquement auprès des pouvoirs publics contre semblable iniquité ; elle réclame du Ministre du travail la désignation de véritables surarbitres conscients du rôle qui leur incombe, qualifiés et compétents afin que les différents soient réglés non à la hâte, mais logiquement et en toute connaissance des circonstances économiques ; elle se déclare solidaire des travailleurs du bâtiment et des travaux publics qui, dans la classe ouvrière, ont toujours été et sont encore considérés comme des parias touchant les salaires les plus bas et pour lesquels aucune protection n’est reconnue malgré l’instabilité de leur emploi et le chômage qui les menace en toutes circonstances.

 

le 28/08/2020 à 15:37

Source : Le Front Populaire de la Vienne

comité général, motion, salaires

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