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Un meeting rassemblait lundi soir plus de cinq cents auditeurs dans la salle du Majestic-cinéma.

Pouilloux, secrétaire de l’Union locale fit l’historique du 1^er mai, montrant que l’amélioration de la situation du monde du travail était l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. Après avoir déclaré qu’il n’est pas vrai qu’on met un pays en état de résister à une agression en faisant porter tout le poids des sacrifices sur les masses laborieuses et en aliénant les libertés, il termina en formulant l’espoir que les premiers mai futurs, célébrés dans une atmosphère plus sereine, deviennent de véritables fêtes nationales du travail.

Pendant plus d’une heure, écouté avec un grand. Intérêt, Tort, délégué de la CGT, précisa la position de la grande centrale syndicale. Il évoqua la grève du 30 novembre, en protestation contre les décrets-lois de misère, la répression qui suivit et dont toutes les victimes ne sont pas encore réintégrées, les atteintes aux lois sociales dont le but est bien plus la satisfaction d’un patronat anti-social que l’intérêt de la collectivité, les dangers intérieurs et extérieurs qui menacent nos libertés et la sécurité de notre pays. Puis il développa les grandes lignes du plan de la CGT qui permettrait d’accroître la productivité nationale, le bien -être des travailleurs et de garantir la liberté dans la paix générale.

Très bonne réunion qui atteste la confiance des travailleurs châtelleraudais dans leurs organisations syndicales. Une vibrante Internationale termina le meeting et une collecte fructueuse fur faite à la sortie en faveur des œuvres de solidarité.

La veille, à Cenon, au cours d’un bal organisé par le syndicat de la métallurgie et qui connut beaucoup d’entrain ; Varlet, Pouilloux et Souchaud, commentèrent les mots d’ordre de la CGT pour le respect de la justice sociale, la défense de la liberté, l’avènement de la paix.

S’il n’a pas revêtu son caractère traditionnel, le 1^er mai 1939, marqué par l’inquiétude, n’en n’a pas moins été l’occasion pour tous les travailleurs de notre région d’affirmer leur volonté de vivre du fruit de leur travail dans la paix et dans la liberté.