CGT

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Le bureau du S.N. des instituteurs adresse l’appel suivant aux travailleurs :

L’Europe est aujourd’hui au seuil de la guerre.

Des millions de vie humaines seraient sacrifiées dans un conflit international ou chaque peuple assisterait à la destruction barbare de ses villes et des richesses accumulées par des générations de travailleurs. Dans une atroce émulation, Hambourg détruit répondrait pour Londres, Rome pour Varsovie, Berlin pour Paris.

Dans ces heures de péril, l’opinion ouvrière se doit de maintenir sa tradition toujours vivante d’attachement à la Paix.

La conquête impérialisme de la Bohème par l’Allemagne hitlérienne et son accord contre nature avec la Russie stalinienne ont porté la crise actuelle à son plus point culminant.

Mais tant que le seuil n’est pas franchi, tant que la guerre n’a pas éclaté, la situation n’est pas désespérée. La guerre n’est pas fatale.

Les travailleurs qui ont salué les initiatives déjà prises s’associent à tout effort qui pourra être entrepris pour un règlement pacifique et équitable. Ce règlement ne doit pas être une simple trêve, comme cela de 1938. L’Europe ne peut plus vivre dans un état permanent de trouble et d’insécurité.

La Paix, réelle et durable, ne trouvera un fondement que dans un désarmement accepté par tous, dont les premières réalisations effectives viendraient garantir les accords intervenus.

Travailleurs de l’Europe, aucun de vous ne peut concevoir la catastrophe sans apporter sa raison et son cour à la cause de la Paix.

Et vous, travailleurs d’Allemagne et d’Italie, contre lesquels les pays démocratiques ne dirigent aucune menace, ne trouverez-vous pas le moyen de traduire auprès de vos gouvernements le sentiment d’horreur pour la guerre qui ne peut pas ne pas vous animer ?

Notre effort commun peut encore sauver la Paix.