0243113/12/1939POITIERS
Nous avions déjà eu, voici quelques semaines, une grève du veau. Nous avons maintenant, depuis mercredi matin, la grève du veau et du mouton. Les bouchers poitevins ne vendent plus d’escalope ni de côtelette. Pourquoi ? Non parce qu’il y a pénurie dans nos campagnes de veaux et de moutons, mais parce que les bouchers estiment que le prix des bêtes sur pied ne leur permet pas de vendre la viande aux cours fixés par le dernier arrêté préfectoral. En résumé nous sommes menacés d’une nouvelle hausse sur le veau et le mouton, voire sur les autres viandes de boucherie.
Mais les consommateurs qui, finalement seront sans doute appelés bientôt à payer la viande plus cher, sont assez mécontents – non sans raison d’ailleurs – de la façon un peu cavalière dont ils sont traités par leurs fournisseurs. Ceux-ci, auxquels il est évidemment de demander de méconnaître leurs intérêts, devraient bien penser aux enfants, aux femmes, aux malades...
Aussi bien, des grèves du genre de celle qui subissons actuellement , difficilement acceptables en période normale, sont tout simplement inadmissibles en temps de guerre. Il n’est pas possible que nous soyons ainsi, périodiquement, privés de telle ou telle denrée parce que les commerçants qui les vendent ne sont pas d’accord, au sujet des prix, avec les pouvoirs publics. Ceux-ci feront bien – en cas de récidive – de prendre les mesures auxquelles ils sont, croyons-nous, autorisés par la loi. Il n’est d’ailleurs pas dit qu’ils n’en aient pas l’intention.
le 12/09/2020 à 18:32
Source : L'Avenir de la Vienne
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