0244302/08/1940POITIERS
Le gouvernement, dans un esprit de justice et d’équité, a décidé, voici quelques temps déjà, que les ouvriers licenciés actuellement, faute de travail, devaient toucher à la foi l’indemnité de congédiement et les congés payés. Cette décision joue, en particulier, en ce qui concerne le personnel des usines travaillant pour la Défense nationale et qui, en attendant de pouvoir passer des fabrications de guerre aux fabrications de paix, ont dû remercier certains de leurs ouvriers.s
A la Manufacture d’armes de Châtellerault, les ouvriers ont touché les sommes qui leur étaient dues. Mais il n’en a pas été de même pour ceux qui travaillaient également dans les fabrications de guerre, aux usines Rocher de Cenon et à ses quatre annexes de Poitiers. Deux mille ouvriers sont touchés par cette regrettable carence,alors que l’État a promis d’avancer les fonds nécessaires – fonds qui, normalement, comme à la Manufacture, doivent être dans la caisse de l’employeur.
Il importe, à notre avis, que cette situation soit régularisée le plus tôt possible. Il est indispensable – c’est certainement aussi l’avis de Monsieur l’Inspecteur du travail – que soient payées à ces ouvriers, aujourd’hui réduits au chômage, les indemnités qui leur sont légalement dues. La plupart ont déjà vu fondre leurs modestes économies et connaissent, eux et leurs familles, une gêne qui confine parfois à la détresse. Ce petit pécule leur permettrait d’attendre la reprise de l’activité – que tous nous souhaitons prochaine.
Au surplus, il ne s’agit pas, en l’espèce, et nous insistons sur ce point, d’une quémande. Ces ouvriers ont des droits que l’on aurait tord de vouloir méconnaître. Mais ce n’est certainement pas le cas.
le 14/09/2020 à 18:50
Source : L'Avenir de la Vienne
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