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0246204/11/1940CHATELLERAULT

L’EMPLOI DE LA MAIN-D’ŒUVRE MASCULINE ET FÉMININE - SUITE

La situation du travail a été dominée, au cours de la semaine écoulée, par un grand fait : l'entrée en action du Secours national, institution devenue officielle.

Les trois principaux animateurs pour notre cité sont MM. Savatier, professeur de droit à la Faculté de Poitiers, délégué départemental, Biton, sous-délégué pour l’arrondissement de Châtellerault et Jourdain, secrétaire général, assisté de Mlle Dubs, en attendant qu’elle soit nommée assistante sociale.

On attend beaucoup du Secours National. La tâche qu’il a à assumer est étendue et lourde.

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L’emploi des hommes. Tous les travailleurs manuels s’étant trouvés subitement sans emploi, après l’effondrement de juin, sont encore presque tous occupés.

Les quelques-uns qui ne le sont pas, mais qui sont maintenus à la disposition de leurs employeurs, touchent des allocations.

Les travaux préparatoire de la modification du virage de Nerpuis vont commencer.

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Il semble que pour les travailleurs manuels le problème soit en principe réglé. Mais il est toujours une catégorie qu’il est difficile d’utiliser : ce sont les travailleurs intellectuels.

D’abord ils se font moins connaître que les ouvriers manuels et les emplois pouvant leur convenir sont rares. Il faudra absolument bien étudier leur cas et rechercher les solutions de nature à donner satisfaction à cette catégorie de travailleurs très digne de considération.

Les femmes inemployées. - La question qui domine toutes les autres est l’absorption de la main-d’œuvre féminine inoccupée.

Précisons d’abord un premier point.

Il n’y a pas encore de loi réglant le problème de la femme mariée. Jusqu’à présent les pouvoirs publics n’ont envoyé que des recommandations aux directeurs d’entreprises privées.

Il convient, spécifient les recommandations, de congédier toutes les femmes dont le mari peut assurer leur subsistance. L’Union coopérative, la maison Boilève ont déjà pris des mesures en vertu de ces considérations. Il faut qu’elles se généralisent si on ne peut pas arriver à assurer un gain suffisamment rémunérateur aux femmes actuellement sans emploi.

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Il y aurait 180 à 200 femmes actuellement inscrites au bureau municipal de placement. Et une quantité de femmes que nous ne pouvons déterminer n’ont pas de travail ou n’en n’ont qu’insuffisamment bien qu’elles ne soient pas inscrites. Il y a cependant des femmes parmi elles qui ayant au moins six mois de travail peuvent toucher les indemnités de chômage.

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L’établissement de M. Tranchant, rue Saint-André. - L’atelier de fabrication et les magasins de M. Tranchant occupaient avant les hostilités 44 femmes et 11 hommes aux machines ; 8 femmes et 4 hommes comme employés. Actuellement ce personnel important pour Châtellerault, est réduit à 16 femmes et 6 hommes à l’atelier ; 2 femmes et 1 hommes comme employés.

L’établissement de M. Tranchant fabriquait des articles de tourisme et d’alpinisme : sacs à dos, sacs à claie ; ceux de scoutisme et camping : sacs à dos, étuis, ceintures, cuvette, seaux, réserve à eau ; ceux de cyclistes et de cyclo-touristes : sacoches de guidons, bisacs, trisacs ; ceux de tennis et football : housses, étuis à raquettes, sacs de football, ceux de pêche : musettes, sacs, étuis, trousses, courroies ; les articles ménagers : sacs à provisions, sacs cabas, sacs à tricots, de plage, musettes d’ouvriers ; les articles écoliers : toiles,cuir, salpa, serviettes, sacs, trousses.

M. Tranchant a commandé 40.000 mètres de toile pendant le 1er semestre 1940. Lui aussi rencontre de grosses difficultés d’approvisionnement. Tous ces fournisseurs lui répondent qu’à leur grand regret ils ne peuvent lui donner satisfaction.

Et, en outre, les articles métalliques venaient de la zone libre.

Le personnel masculin de M. Tranchant fait encore 40 heures par semaine mais le personnel féminin, du fait que M. Tranchant a dû l’accroître de six unités pour calmer certaines protestations, n’est plus occupé que 25 heures par semaine. Le personnel non employé est en suspension de travail. Il touche des allocations de chômage. Dans cet établissement une reprise sensible n’est pas à prévoir prochainement étant donné le défaut d’approvisionnement en matières premières.

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le 21/09/2020 à 19:19

Source : L'Avenir de la Vienne

emplois, femmes, activité

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