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Ainsi en votant une augmentation de 107 fr. 50 par mois avec rappel au 1^er novembre 1941 le Conseil municipal de Poitiers a outrepassé ses droits. Car, entre temps, un décret avait précisé qu’aucune augmentation de salaire des employés des services de transport s publics ne pouvait avoir lieu sans une décision ministérielle.

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Donc, en principe, aucune augmentation des salaires des employés de tramways sans décision du ministre !

Mais ceci est de la théorie. Car en pratique une augmentation immédiate semble possible et la meilleure preuve en est dans « l’acompte » de 100 francs versé à la dernière paye par la Compagnie des tramways.

Pourquoi serait-il impossible d’augmenter les salaires de employés de tramways de 107 fr. 50 s’il est régulier de leur donner 100 francs de supplément par mois ? Quel est ce mystère ?

C’est tout simplement de la part de la Compagnie, une manifestation de mauvaise volonté et le 7 fr. 50 de différence entre la somme votée par le Conseil municipal et la somme payée n’est que le symbole du désir de la Compagnie de ne pas céder aux demandes légitimes de ses employés.

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Il n’y a aucune raison valable autre que d’humilier et de brimer d’honnêtes travailleurs.

La dignité de l’ouvrier est aussi respectable que celle de l’employeur.

Verser un acompte de 107 fr. 50 par mois avec rappel du 1^er novembre, ce sera aussi régulier que de verser un acompte de 100 francs par mois avec rappel du 1^er janvier 1942. (…)

Depuis le 23 décembre 1941, les employés de tramways savaient qu’ils pouvaient compter sur une augmentation mensuelle de 107 fr. 50 avec rappel du 1^er novembre 1941. Appelez çà un « acompte » si vous voulez mais versez-leur cette somme. En faisant cela « on » démontrerait que l’on veut réellement créer le « climat de bonne volonté » nécessaire pour que l’application de la Charte du travail soit faite dans l’esprit de la Révolution nationale.

Il ne s’agit pas de vouloir tenter de prendre une revanche sur les évènements de 1936. Et voilà pourquoi les 7 fr. 50 sont plus importants qu’ils ne le paraissent.

Pierre Chavigny