0252207/09/1942POITIERS
30.000 spectateurs envahissent le parc de Blossac et assurent le triomphe de la journée.
Malgré la pluie qui a marqué le début de l’après-midi de dimanche, une foule très dense s’est rendue à la kermesse des prisonniers.
On remarquait de nombreux prisonniers rapatriés reconnaissables au petit carré de carton porté à leur boutonnière avec l’indication de leur camp d’origine, ce qui a permis à certaines familles de prendre contact avec d’anciens camarades de leurs chers absents.
Cette initiative était due à l’Association des prisonniers de la guerre 1939-1940.
Le salon du prisonnier était très visité. On y trouvait des souvenirs précieux ramenés d’Allemagne par les rapatriés et les profanes pouvaient ainsi prendre contact pendant quelques instants avec ceux sui sont restés « là-bas ».
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La jeunesse ouvrière chrétienne avait fait preuve d’une bonne volonté certaine et son stand était particulièrement remarqué.
Il fallait évidemment, dans une manifestation réservée aux prisonniers que l’on puisse trouver un coin consacré à la « RELÈVE ». Il existait et c’est avec plaisir que nos avons constaté que de nombreuses familles y venaient encourager ceux qui travaillent à faire libérer leurs leurs.
Voilà pour le côté moral de cette manifestation.
Tout ce qui était nécessaire se trouvait à Blossac.
Au point de vue matériel, la réussite a été complète.
Cette réussite est due aux organisateurs. Parmi ceux-ci pourquoi ne citerions-nous pas M. Grasseau, conseiller municipal ? Ce qu’un Comité municipal, conçu d’une façon toute spéciale n’avait pu faire, le nouvel organisme l’a fait. Et on a vu autour de M. Goux, le dévoué président de l’Association des Prisonniers de guerre, se grouper dans un même élan, tous les bons français, divisés cependant sur tant de questions. La réussite de la kermesse est due à cette unanimité des bonnes volontés. Et les détracteurs de la kermesse en ont été pour leur courte honte. Personne n’a cru à leur « bobards » de propagande. Après nos mises au point, personne n’a pensé en achetant un objet quelconque qu’il versait pour autre chose que les prisonniers. La vigueur avec laquelle nous avons exécuté samedi un fonctionnaire indigne a été largement approuvée. Il es est resté quelque chose, c’est que les esprits les plus obtus ont compris qu’il était faux que les troupes d’occupation puissent prélever un pourcentage quelconque sur les bénéfices de cette bonne œuvre ; (...)
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le 06/10/2020 à 17:08
Source : L'Avenir de la Vienne
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