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0253422/10/1942CHATELLERAULT

POUR LA RELÈVE

200 spécialistes ont quitté la Manufacture nationale de Châtellerault, en direction de l’Allemagne.

La Manufacture nationale de Châtellerault a été appelée à participer à la « relève ». L’ouverture du volontariat a été immédiatement marqué par des inscriptions ; puis le délai du volontariat étant écoulé l’inspection départementale du travail fait procéder, selon les textes en vigueur, à l’établissement des listes, avec la réserve cependant qu’en raison des travaux en cours, certaines catégories de professions se trouvaient bloquées.

C’est donc dans les professions non bloquées que l’inspection du travail dût classer le personnel susceptible de partir. Disons tout de suite que ces opérations ont été faites d’une façon absolument régulière.

Après la visite médicale prescrite, les partants furent invités à signer leur contrat de travail, et vendredi, à 15 heures, 200 spécialistes prenaient le train en direction de l’Allemagne.

A la gare. Dès 14 h. 30 la gare connaissait une affluence inaccoutumée.

Entourés de leur famille, arrivent ceux de la « relève » bien reconnaissables à la paire de sabots qu’ils portaient, et dont ils avaient été dotés par les soins de la direction de la manufacture.

Des volontaires P.P.F. nous parlent. Nous abordons notre sympathique ami Yves Roux, secrétaire de la section de Châtellerault :
- « Nous, P.P.F. nous partons de tout cœur, puisque nous sommes de vrais volontaires ; nous partons pour aider à la construction de l’Europe nouvelle afin que la France y ait sa place. Nous partons aussi pour donner l’exemple, car si nous prêchons le rapprochement franco-allemand, par la collaboration, nous voulons aussi montrer que nous sommes à même de la pratiquer ».
- « Quant à moi, dit un autre camarade p.pf., j’estime que c’est mon devoir ».
Bossaire, P.P.F. Également, nous déclare :
- «  Je suis volontaire pour la « relève ». Il faut bien qu’on y aille, si on veut que les prisonniers reviennent ».

Ce que m’a dit Marc Boué. Âgé de 46 ans, père de quatre enfants, originaires des Ormes, ancien combattant de la guerre 1914-18, mobilisé en 1939, M. Marc Boué est volontaire pour partir en Allemagne. Il a beaucoup voyagé avant de venir travailler à la manufacture : « Je suis pour le rapprochement franco-allemand et il y a longtemps qu’on aurait dû mettre en route la « relève ».

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Le devoir communautaire

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Ils savaient qu’ils allaient permettre le retour de prisonniers retenus depuis plus de deux ans derrière les fils de fer barbelés ; ils n’ignoraient pas non plus que leur travail allait contribuer à la victoire des défenseurs de la civilisation européenne contre la barbarie bolcheviste.

Les hommes qui ont quitté Châtellerault le vendredi 23 octobre 1942 ont donc répondu à l’appel qui leur avait été lancé par le chef du gouvernement en toute connaissance de cause.

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Henri Tournier
Pierre Chavigny

 

 

le 13/10/2020 à 18:10

Source : L'Avenir de la Vienne

guerre, travail, allemagne

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