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Nous apprenons cette nuit, avec une immense douleur, la mort de notre ami et collaborateur, le docteur Michel Guérin.

Notre camarade Guérin, connu de vos lecteurs sur le nom de Pierre Chavigny, était traitreusement attiré hier soir vers 11 heures dans un guet-apens près de Blossac.

En pleine nuit, Guérin n’hésitait jamais à se rendre auprès des malades qui l’appelaient. Hier un individu venait le prier d’aller immédiatement à la « Cagouillère » auprès d’une femme soi-disant atteinte de syncope. Comme il pénétrait dans le jardin face à la maison, quatre individus se précipitèrent sur lui, le frappèrent sauvagement à coups de couteau et disparurent dans la nuit. Transporté à la clinique Pont-Achard, le docteur succombait à ses blessures vers 2 heures du matin, après avoir lui même demandé une piqûre d’huile camphrée et le secours d’un prêtre pour les dernier sacrements.

Notre ami Guérin meurt assassiné par la haine sauvage des partisans de cette civilisation asiatique que certains veulent instaurer en France par la terreur.

Michel Guérin, victime de son idéal et de sa conscience professionnelle, est mort bravement, en voulant accomplir quand même et toujours son devoir de docteur, malgré les lettres anonymes pleines de menaces et de haine qu’il recevait qu’il recevait fréquemment. Depuis son retour de captivité il luttait pour une France propre et digne dans une Europe réconciliée.

Il appartenait à cette catégorie de français qui préfèrent l’entente avec les pays voisins aux malheurs effroyables d’une guerre franco-allemande tous les vingt ans.

« Collaborateur » par raison plus que par sentiment, profondément patriote, aimant intensément tout ce qui était français, mais sachant que des sacrifices à son idéologie personnelle étaient nécessaires momentanément pour le redressement de la France, il eut à souffrir plus que tout autre de l’incompréhension de ses adversaires politiques. Combien était lourde et tragique l’erreur de ces derniers qui l’accusaient d’être un « vendu ».

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